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Meurtre dans une mosquée du Gard: "La piste d'un acte antimusulman est privilégiée mais n'est pas la seule"

Cette photographie montre la mosquée Khadija de La Grand-Combe, dans le sud de la France, le 27 avril 2025, où Aboubakar, un fidèle, a été tué de plusieurs dizaines de coups de couteau à l'intérieur de la mosquée le 25 avril.

Cette photographie montre la mosquée Khadija de La Grand-Combe, dans le sud de la France, le 27 avril 2025, où Aboubakar, un fidèle, a été tué de plusieurs dizaines de coups de couteau à l'intérieur de la mosquée le 25 avril. - Miguel MEDINA / AFP

Quarante-huit heures après le meurtre d'Aboubakar, un fidèle musulman tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi matin, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, son assassin, un homme d'une vingtaine d'années "potentiellement extrêmement dangereux", était toujours en fuite dimanche.

"La piste d'un acte antimusulman est privilégiée mais n'est pas la seule", a déclaré le procureur de la République d'Alès, dimanche, au sujet du meurtre d'un fidèle dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe vendredi matin, par un homme toujours en fuite.

"C'est la piste sur laquelle on travaille en priorité et en premier", a convenu Abdelkrim Grini, s'exprimant devant la sous-préfecture d'Alès en présence du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, venu faire le point sur l'enquête et rencontrer la communauté musulmane locale.

"Mais ce n'est pas la seule", a poursuivi le magistrat, évoquant "certains éléments (qui) pourraient laisser penser que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier (...) ou le seul mobile".

Un homme tient des fleurs devant la mosquée Khadija à La Grand-Combe, dans le sud de la France, le 27 avril 2025, avant une marche en hommage à Aboubakar, un fidèle tué de plusieurs dizaines de coups de couteau à l'intérieur de la mosquée le 25 avril.
Un homme tient des fleurs devant la mosquée Khadija à La Grand-Combe, dans le sud de la France, le 27 avril 2025, avant une marche en hommage à Aboubakar, un fidèle tué de plusieurs dizaines de coups de couteau à l'intérieur de la mosquée le 25 avril. © Miguel MEDINA / AFP

"Ignobles et inacceptables"

"Bien sûr, la piste d'un acte antimusulman n'est pas du tout négligée, bien au contraire", a martelé de son côté le ministre de l'Intérieur, après avoir exprimé "un message de compassion vis-à-vis des proches de celui qui n'est plus, Aboubakar Cissé, et de sa famille".

"C'était une mosquée, un lieu de culte, un lieu de paix, un lieu de prière et de recueillement, et ce jeune homme priait son Dieu. On ne connaît pas encore les mobiles, mais le procureur de la République ne néglige aucune piste, et une fois de plus, il est hors de question de tolérer dans cette société hyper violente ce genre d'acte", a ajouté Bruno Retailleau, se déclarant persuadé que le meurtrier sera arrêté.

"Cela prendra, j'espère, le moins de temps possible, mais nous l'aurons", a-t-il affirmé, "nuit et jour, les enquêteurs sont à la poursuite de cet individu qui a tué dans des conditions absolument ignobles et inacceptables".

Sécurité renforcée autour des mosquées en France

Bruno Retailleau a annoncé dimanche soir un renforcement des mesures de sécurité autour de toutes les mosquées de France après qu'un fidèle a été poignardé à mort dans une mosquée du Gard vendredi par un homme toujours en fuite.

S'exprimant sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a rappelé que "dès vendredi", il avait demandé au préfet du Gard de renforcer les mesures de sécurité des lieux de culte dans ce département. Il a affirmé avoir depuis envoyé un télégramme "à tous les préfets pour que toutes les mosquées en France soient davantage protégées qu'elles ne le sont".

C.A avec AFP