Saint-Etienne-du-Rouvray: "Les terroristes étaient sous l'emprise du mal", raconte l'un des rescapés
Guy Coponet, un paroissien de 87 ans, était dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray en compagnie de sa femme, de trois bonnes sœurs et du père Hamel quand les deux terroristes sont entrés. Au cours de cette attaque, Guy a été grièvement blessé: il a reçu quatre coups de couteau, dont un à la gorge, et ce juste après avoir vu le père Hamel se faire exécuter. Un peu plus de deux mois après les faits, l'octogénaire porte encore les séquelles de cette agression. Laissé pour mort par les terroristes, il lui reste notamment une longue cicatrice à la gorge.
"Parfois pour avaler, ce n'est pas facile. Je sais qu'il y a quelque chose de touché mais ça va, ce n'est pas une maladie", témoigne-t-il, avec philosophie, ce jeudi sur RMC et BFMTV. Et, malgré ce traumatisme, Guy refuse de condamner ses agresseurs. "Je ne sais pas s'ils étaient responsables à ce moment-là, estime-t-il. Ce qui me fait dire ça, ce sont les dernières paroles du père Jacques. Il avait déjà reçu de multiples coups de couteau, par terre au bas des marches et il a repoussé avec les pieds le gars qui était en train de le tuer. Et il a crié: 'Satan, va-t'en ! Va-t'en Satan !'"
"Autrement dit, il ne jugeait pas le gars qui était en train de (le) finir, (le) terminer mais celui qui le guidait, poursuit-il. Ils (les terroristes, ndlr) étaient sous l'emprise du mal. C'est un peu comme une secte. Ils sont tellement travaillés, fanatisés. C'est le mal". Depuis plus de 2 mois, Guy a encore beaucoup de mal à parler de l'attentat. Il espère que la cérémonie de réouverture de l'église, ce dimanche, lui permettra d'effacer en partie ce traumatisme.