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Si ça, ce n'est pas un attentat...: Karim, fils de l'une des victimes de l'attaque de la mosquée de Bayonne, dénonce un sentiment d'injustice

DOCUMENT RMC - Karim est le fils d'Omar, 78 ans, l'un des deux hommes victimes de l'attaque de la mosquée de Bayonne. Il s'inquiète sur RMC que l'on puisse "trouver des excuses" à l'homme de 84 ans qui a été interpellé, et "regrette" que le parquet anti-terroriste ne se soit pas saisi de l'affaire.

Karim, le fils d'une des victimes de l'attaque de la mosquée de Bayonne est sorti du silence ce mercredi sur RMC. Il donne des nouvelles rassurantes de son père, assurant qu'il pourrait garder des séquelles après les coups de feu essuyés devant le lieu de culte musulman, lundi: Omar, âgé de 78 ans, a pris une balle dans le cou.

"Il va mieux, il est réveillé, il peut communiquer avec nous, ça rassure... Mais il faut attendre quelques jours pour savoir s'il va y avoir des séquelles. Tout le côté droit de son corps est partiellement paralysé."

Karim a appris en même temps que tout le monde ce mercredi que l'octogénaire souffrirait d'une "altération partielle de son discernement". Un diagnostic réalisé par un psychiatre à la demande de la justice qui le met en colère: 

"Ce mercredi matin, on apprend [que le suspect est atteint de] "démence partielle". Je ne savais pas que ça pouvait exister. C'est comme si je pétais les plombs et que je vous mettais une balle dans la tête, comme si j'avais le droit de devenir fou pendant 10-15 minutes, de mettre le feu à un lieu de culte..."

"Si je faisais la même chose sur un lieu de culte, je ne suis pas sûr que je m'en sortirais comme ce monsieur"

Karim est inquiet que, du fait de l'âge de l'assaillant, l'on puisse trouver des "excuses" pour son geste.

"Il sera quand même jugé, je l'ai bien compris. Ce n'est pas le plus important. Du haut de ses 84 ans, on va lui dire quoi à ce monsieur? Il va passer aux Assises pour une tentative de double d'assassinat, on en est satisfait, mais je suis pas sûr qu'il en ressorte quelque chose qui puisse satisfaire les familles. Du fait de son age avancé, j'ai peur qu'on lui trouve des nuances. Des excuses.
Si je faisais la même chose sur un lieu de culte, je ne suis pas sûr que je m'en sortirais comme ce monsieur. Il y a un sentiment d'injustice. (...) Si ça, ce n'est une tentative d'attentat terroriste... Il y a deux poids, deux mesures."
Mahauld Becker-Granier (avec J.A.)