"Complètement gratuit:" un brancardier en soins intensifs après avoir été passé à tabac en Vendée

Un brancadier a été grièvement blessé samedi après avoir été passé à tabac à l'hôpital Challans par une personne, a indiqué ce dimanche le parquet des Sables-d'Olonne. Un "acte de violence complètement gratuit, sans évènement déclencheur", dénonce auprès RMC Valérie Debierre, cheffe des urgences et du Samu en Vendée.
Samedi, en fin de matinée, "plusieurs personnes qui accompagnaient en nombre deux patients pris en charge dans ce service ont commencé à s'énerver parce qu'ils étaient frustrés, soit par le délai d'attente soit parce qu'on ne leur a pas permis d'entrer dans le service aux côtés des patients", a relaté plus tôt dans la matinée Marc Noizet, auprès de l'AFP.
"Graves lésions"
"Ils ont passé à tabac un brancardier qui passait par là, et ils se sont enfuis en laissant cette victime au sol, inconsciente", a poursuivi le président du SUdF. Le brancardier "a subi de graves lésions qui lui valent d'être en soins intensifs encore aujourd'hui" dimanche, a-t-il indiqué.
La procureur de la République des Sables-d'Olonne Gwenaëlle Cotto ne mentionne qu'une personne. "Elle a pris la fuite et nous mettons tout en œuvre pour l'interpeller", a-t-elle indiqué, précisant qu'une enquête pour "violences contre personnel médical" avait été ouverte.
Cellule psychologique sollicitée
"Des agressions comme celles-ci, ça n'arrive pas tous les jours mais de la violence verbale, on en est tous les jours témoins ou victimes", explique à RMC Valérie Debierre, cheffe des urgences et du Samu en Vendée.
"Ca génère de la colère, de l'incompréhension et de la peur. La violence est quasi quotidienne dans nos services", poursuit-elle.
Valérie Debierre a indiqué à RMC qu'une cellule psychologique avait été sollicitée afin de prendre en charge le personnel.
Les urgences fermées pendant plusieurs heures
A la suite de cette agression, le service des urgences de l'hôpital de Challans a été fermé "pendant plusieurs heures". Sollicitée, la direction de cet hôpital, situé à 60 km au sud de Nantes, n'avait pas répondu dimanche matin aux demandes de l'AFP.
Sur X (anciennement Twitter), le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a dénoncé un "acte odieux et lâche". "Un hôpital est un sanctuaire. Aucune violence envers le personnel soignant ne peut être tolérée", a-t-il dit, disant apporter son soutien au "brancardier des urgences gravement blessé".
Marc Noizet a également exprimé sa "colère" que "des soignants puissent être l'objet de violence". "On ne peut pas être la variable de l'angoisse, de l'agressivité ou de la violence des patients et de ceux qui les accompagnent."