Un ex-policier de la Brigade des mineurs jugé pour viols et détention d’images pédopornographiques

C'est une affaire rare qui sera jugée à partir de ce lundi 1er septembre devant la cour criminelle des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence: le procès d'un policier soupçonné d'être un pédocriminel. Mais il ne s'agit pas de n'importe quel policier, son profil est atypique: cet homme était enquêteur au sein de la Brigade de protection des mineurs à Marseille. Il était également responsable d'une association d'aide aux enfants des Philippines.
Un policier qui menait une double vie et qui est accusé de détention d'images à caractère pédopornographique et surtout de viols et agressions sexuelles sur deux enfants à Manille en 2018.
Le policier a été confondu et arrêté en 2021. Il avait envoyé des SMS douteux à un jeune garçon ayant porté plainte pour viol. Ce fonctionnaire de 46 ans est en détention provisoire depuis 4 ans, à l'isolement.
Jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle
Un art de la dissimulation pour ce pédocriminel présumé: enquêteur d’un côté et de l’autre président d’une association de protection des enfants pauvres aux Philippines. Une double facette pour agir, dénonce Anastasia Pitchouguina, avocate partie civile pour l’association “Agir contre la prostitution des enfants”.
“Il a eu accès à des victimes dans le cadre des dossiers qu’il a eu à traiter. Et puis il a eu accès à une population fragile, lorsqu’il s’est déplacé à plusieurs reprises aux Philippines”, explique cette dernière à RMC.
C’est dans ce pays qu’il aurait violé et agressé sexuellement deux frères de 11 et 15 ans à l’époque, qui - fait très rare - témoigneront à distance lors du procès de cet ancien policier qui avait déjoué les rares soupçons de ses collègues.
“À chaque fois qu’ils l’interrogeaient là-dessus, il balayait ça d’un revers de la main en disant : ‘ça, c’est un jeune qu’on a aidé dans le cadre de notre association, ça, c'est un filleul de cœur’, etc. Ces explications étaient acceptées par ses collègues et leur vigilance a été trompée, alors que c’est quand même leur boulot de déceler ce type de comportement et de les poursuivre.”
L’ex-policier, décrit comme affabulateur, n’a reconnu qu’une partie des faits qui lui sont reprochés. Il risque jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle.