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Fusillades à Marseille: "On est face à des cartels qui sont organisés" alerte Samia Ghali

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Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, la maire adjointe de Marseille Samia Ghali fait part de la peur de la population face aux multiples fusillades, qui ont fait trois morts dans la nuit de dimanche à lundi. Des tirs le plus souvent liés à des règlements de compte entre trafiquants de drogue.

Il y a 11 ans, elle réclamait l’aide de l’armée. Samia Ghali, maire adjointe de Marseille, ancienne sénatrice, alerte encore sur la faiblesse de l’Etat face au trafic de drogue qui continue de provoquer des drames. Dans la nuit de dimanche à lundi, trois fusillades, dans trois lieux différents, ont fait trois morts et 12 blessés, dont un mineur dans un état grave, avec son pronostic vital engagé. "Les jeunes de 14-15 ans, quand moi j’avais demandé l’armée, ils avaient 4 ans. Je l’avais demandée parce que je voulais qu’on désarme ces cités, qu’on comprenne que la situation était grave, explique Samia Ghali dans ‘Apolline Matin’ ce mardi sur RMC et RMC Story. J’ai essayé de faire un électrochoc qui malheureusement n’a pas fonctionné, il faut le dire. Regardez le résultat. On a cru que c’était des balivernes, des effets de manche. Mais c’est une réalité. On est face à des cartels qui sont organisés, face à un Etat, une République, un système, qui finalement les ignore."

"On a une population apeurée"

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a annoncé l’envoi d’une compagnie de CRS à Marseille (la CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines). "On aurait déjà dû l’avoir depuis des années, estime Samia Ghali. Tout ce qu’on nous envoie en renfort, c’est essentiel. J’ai toujours dit les choses comme je les sentais, comme je les voyais surtout. Aujourd’hui, à Marseille, on a une population apeurée. Des mamans qui ont peur de sortir, de laisser leurs enfants dans le jardin d’enfants. C’est ça la réalité dans les cités. A quel moment ça va tirer? A quel moment on risque d’avoir des balles perdues? Il y a eu beaucoup de balles perdues ces jours-ci. Tout n’est pas lié au trafic, mais il y a des gens qui font du trafic et qui viennent tirer, tuer des gens, en pleine cité, en pleine sortie scolaire… Ils s’en foutent de savoir s’ils vont toucher des enfants, des personnes âgées… Ce n’est plus leur problème."

Après 14 morts dans des règlements de compte à Marseille depuis le début de l’année, l’inquiétude est forte. "Quand ça tire, c’est la guerre, explique Samia Ghali. L’année dernière, au moins de juin, il était 19h, il faisait beau, il y avait des personnes âgées… On est à Marseille, on vit dehors. Les gens discutent, les enfants jouent, les personnes âgées se mettent entre elles… Et les personnes âgées n’arrivaient même plus à courir pour éviter les balles. On en est là quand même… Est-ce que vous trouvez que c’est un Etat de droit, un Etat républicain? Comment on peut faire vivre des choses pareilles à des enfants de 4, 5, 6 ans? Ils sont nés là-dedans."

LP