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Gilets jaunes en comparution immédiate: une matraque de policier et des pavés emportés en souvenirs

47 personnes ont été présentées à la justice ce lundi. 103 personnes avaient été interpellées samedi après les violences lors de la manifestation des "gilets jaunes" à Paris. RMC a suivi ces comparutions immédiates.

Sur les 47 personnes présentées à la justice ce lundi, 20 sont passées en comparution immédiate. Toutes ont été renvoyées devant le tribunal pour "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations". Certaines le sont aussi pour "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", "dégradations", "outrage, rébellion, menace de mort" ou encore "recel de vol".

Une configuration "sans précédent", a insisté hier le préfet de police de Paris Michel Delpuech, en évoquant sans plus de précision des "commandos" "infiltrés, inspirés, manipulés par des membres de l'ultradroite" parmi la manifestation parisienne des "gilets jaunes" samedi.

Veste de survêtement et traits tirés Arnaud, 28 ans comparaît pour détention d'arme. Samedi, à côté des Champs-Élysées, ce Savoyard avait dans son sac à dos des gros clous car il a été charpentier, un opinel "pour casser la croûte" mais aussi une matraque de policier qu'il dit avoir ramassée en souvenir. "Ce n'était pas", affirme-t-il, "pour casser du CRS".

"Monsieur se moque de nous"

Comme lui, d'autres prévenus ont voulu "emporter un petit quelque chose de Paris". C'est le cas d'Anthony, 32 ans, originaire d'Ardèche. Il porte un tee-shirt floqué "les chèvres au pouvoir", vit dans un camion et voulait protester contre la hausse des prix du carburant. Lui aussi portait un opinel samedi et en quittant la manifestation dans la soirée il a emporté un pavé, dit-il avant de se faire interpeller. "Ramasser des coquillages sur la plage d'accord", admet la procureure. "Ramasser un pavé en souvenir de Paris? Monsieur se moque de nous". Anthony écope finalement de 2 mois de sursis.

Au total, 103 personnes ont été interpellées samedi après les violences au rassemblement parisien des "gilets jaunes".

Marion Dubreuil (avec P.B.)