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JO Paris 2024: la justice suspend la réquisition de logements étudiants du Crous

L'entrée d'une résidence Crous.

L'entrée d'une résidence Crous. - Sameer Al-DOUMY

Le tribunal administratif de Paris a suspendu ce vendredi la controversée décision actant une réquisition à partir du 30 juin 2024 de certains logements étudiants en vue des Jeux olympiques de Paris.

Le symbole avait fait polémique, et la justice vient mettre un frein aux réquisitions de logements étuditants pour les JO de Paris 2024. Le tribunal administratif de Paris a suspendu en référé la décision du Crous de limiter les baux d'occupation des logements du Crous (organisme qui gère les conditions de vie des étudiants dont les logements) au 30 juin, en vue des Jeux olympiques, afin d'accueillir le personnel de l'événement.

Le syndicat Solidaires avait entamé une procédure judiciaire contre la réquisition de 3.000 logements, pour accueillir le personnel (forces de sécurité, soignants, secouristes, agents de sécurité) de l'événement durant l'été 2024.

"L'exécution de la décision du Crous de Paris de limiter de manière générale le droit d'occupation des logements en résidence universitaire (...) pour l'année 2023-2024 au 30 juin 2024 est suspendue", peut-on lire dans cette décision rendue jeudi.
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Selon la justice, la décision du Crous "revient à faire primer les intérêts des participants aux Jeux olympiques sur la situation des étudiants alors que les Crous ont pour mission d'assurer aux étudiants une qualité de vie, au regard des incertitudes qui l'entourent". Le tribunal dénonce l'absence de "garanties offertes aux étudiants" et reproche au Crous d'avoir pris une décision qui "réduit le nombre de logements mobilisés pour les personnes prioritaires".

Sur RMC, des syndicats étudiants dénonçaient non seulement la décision de ces réquisitions mais également l'absence totale de concertation préalable à cette décision.

"On voit que les étudiants sont une variable d'ajustement. Après avoir reçu un appel au bénévolat (...) on nous fout dehors", enrageait Elonore Schmitt du syndicat "L'Union étudiante".

"Cette décision est très satisfaisante car cela signifiait que des étudiants qui par exemple doivent passer des examens de rattrapage durant l'été n'allaient plus avoir de logements ou que nous allions les reloger très loin en Île-de-France", explique ce vendredi à l'AFP Me Marion Ogier, avocate du syndicat Solidaires.

Le ministre de l'Enseignement supérieur monte au créneau

En mai, des étudiants avaient publié sur X (anciennement Twitter) une capture d'écran d'un courriel envoyé par le Crous avertissant que la résidence étudiante devrait être "vide de tout habitant à compter du 1er juillet 2024".

Dans un communiqué, le Cnous (Centre national des oeuvres universitaires et scolaires, qui pilote le réseau des Crous) dit prendre acte de cette décision, mais rappelle que "contrairement à ce que laissent entendre certains commentaires, il ne sera jamais question de priver un étudiant de logement pendant les Jeux olympiques de Paris 2024".

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a également réagi sur X en assurant qu'il "n'a jamais été envisagé de priver un étudiant de logement pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris2024".

"Rien qu'en Ile-de-France, 6.000 logements sont inoccupés chaque été. (...) Il est donc logique qu'une partie de ces logements inoccupés en IdF soit mise à dispo de l'organisation des Jeux", écrit Mme Retailleau. Pour les étudiants souhaitant être logés durant la période des JO, la ministre s'engage à un "relogement de proximité", et une "prise en charge des coûts pour ce déplacement". "Personne ne sera laissé sans solution", a-t-elle affirmé.

J.A. avec AFP