RMC

La police saisit plus de 5.000 cartouches de protoxyde d'azote en Picardie

Malgré cette prise, il n'y a pas eu d'interpellation "à cause du vide juridique" autour de ce produit.

La police a saisi vendredi dans un local d'un bailleur social à Soissons, dans l'Aisne, 5.500 cartouches de protoxyde d'azote, gaz utilisé dans les siphons de cuisine détourné pour ses effets euphorisants.

Les policiers ont découvert ces paquets de cartouches, sans doute achetées chez un grossiste alimentaire, dans le quartier de Presles.

"Il n'y a pas eu d'interpellation, n'y en aura pas, à cause du vide juridique, mais c'est la satisfaction d'avoir sorti ça du circuit. C'est déjà ça en moins", s'est félicitée une source policière, soulignant les "enjeux sanitaires et d'ordre public" que soulève la consommation de ce gaz.

Faute d'interdiction nationale, certaines mairies ont pris des arrêtés municipaux. Soissons a ainsi pris un arrêté interdisant la vente aux mineurs, la détention par les mineurs et son usage récréatif sur la voie publique.

Pertes de connaissance, asphyxie...

Très facilement accessible dans le commerce, le protoxyde d'azote, ou encore "proto" ou "gaz hilarant", se vend sous forme de cartouches destinées notamment aux siphons à chantilly. Dans son usage détourné, le gaz que contiennent les cartouches est déversé dans un ballon de baudruche puis inhalé. Quelques inhalations provoquent une euphorie comparable à une ivresse, accompagnée d'un fou rire irrépressible. 

En décembre 2019, le Sénat a adopté à l'unanimité en première lecture une proposition de loi transpartisane visant à interdire sa vente aux mineurs.

Parmi les risques immédiats encourus, les autorités sanitaires citent les brûlures par le froid à l'expulsion du gaz, pertes de connaissance, asphyxie par manque d'oxygène... Une utilisation régulière ou à forte dose peut entraîner "atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques".

La rédaction de RMC (avec AFP)