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Police-Justice

Marseille: le placement en détention provisoire d'un policier provoque "un mouvement de colère"

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Des centaines de policiers étaient rassemblés jeudi à Marseille devant le tribunal correctionnel qui a décidé de placer un policier, accusé de violences en réunion sur un jeune homme en marge des émeutes début juillet, en détention provisoire. Trois autres membres des forces de l'ordre ont été placés sous contrôle judiciaire.

Un policier de la BAC a été placé en détention provisoire cette nuit à Marseille pour violences en réunion sur un jeune homme en marge des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel début juillet. Trois autres membres des forces de l’ordre ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils ont tous été présentés à un juge d’instruction jeudi soir.

Devant le tribunal de Marseille en fin de soirée jeudi, il restait une quarantaine de policiers sur la centaine présente en soutien à leurs collègues déférés. Trois d'entre eux finissent par sortir sous contrôle judiciaire et sous quelques applaudissements timides. Le dernier est placé en détention provisoire. Une décision qui choque Sébastien Greneron, du syndicat Alliance Police.

“Tous les critères de la détention provisoire pour nous n’étaient pas réunis. Donc c’est un mouvement de colère. Vous voyez tous les policiers qui sont présents. On est au bord de la capitulation. On se pose des questions. Qu’un policier dorme en prison, pour nous, ce n’est pas acceptable”, pointe-t-il.

Des arrêts-maladies déposés par des policiers

La colère de ces policiers était bien moins discrète jeudi à la mi-journée devant les bureaux de l’IGPN où leurs collègues étaient en garde à vue. Réunis en soutien, c’est un tonnerre d'applaudissements qui attendait les quatre accusés à leur sortie. Des images qui interpellent l’avocat de la victime, le jeune homme passé à tabac la nuit du 1er juillet dernier.

“N’y aurait-il que des irresponsables dans cette corporation? Je suis absolument outré par ce comportement irresponsable et imbécile. Il faut vite, vite, vite que la hiérarchie réagisse parce que ce n’est pas acceptable”, dénonce-t-il.

Toujours en guise de protestation, de nombreux policiers de Marseille ont déposé des arrêts-maladies. Un mouvement qui selon les syndicats pourrait être amené à s’amplifier.

Romain Houg avec Guillaume Descours