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Procès pour proxénétisme sur mineurs: "J'ai juste loué des chambres d'hôtel", se défend un prévenu

Deuxième jour d'audience ce jeudi dans le procès du proxénétisme de banlieue à Créteil. Dix prévenus sont poursuivis pour proxénétisme aggravés sur mineurs entre 2016 et 2017. Leurs interrogatoires se poursuivent ce jeudi avant les réquisitions du procureur.

Neuf prévenus comparaissent depuis ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Créteil pour avoir prostitué des mineures dans des hôtels de région parisienne. Les huit victimes identifiées par les enquêteurs avaient de 13 à 17 ans au moment des faits, entre avril 2016 et décembre 2017. Leurs proxénètes, associés dans des "micro-réseaux" de prostitution, avaient pour la plupart la petite vingtaine. Des faits qui se sont déroulés essentiellement dans le Val-de-Marne mais aussi à Paris.

Derrière la vitre de son box, l'un des neuf prévenus s'emporte "Je ne suis pas un mac, je n'ai pas frappé les filles, je ne les ai pas mises sur le trottoir, j'ai juste loué des chambres d'hôtel". "Vous perceviez tout de même 50% des passes", le reprend la présidente. "C'est elles qui demandaient de l'aide, moi je leur rendais service", cherche à se dédouaner ce jeune homme de 22 ans.

"J'étais amoureuse de lui"

Ce n'est pas tout à fait la version que livre l'une de ces prostituées à la barre. "J'étais amoureuse de lui", explique-t-elle, au point de lui laisser la totalité de ses gains et de s'impliquer dans le réseau, "il voulait que je surveille les autres filles, moi je ne voulais pas", dit-elle. Pourtant cette jeune femme de 22 ans a franchi la ligne rouge.

Elle est aujourd'hui victime présumée mais aussi prévenue, poursuivie pour proxénétisme car lui rappelle la procureure, elle a publié les annonces d'escort de trois mineures sur internet et loué des chambres d'hôtel. "Je l'ai aussi fait pour moi, je ne voyais pas le mal, je faisais ce qu'on me demandait".

Marion Dubreuil (avec P.B.)