
Algues vertes : l’État reconnu responsable de la mort d’un joggeur en Bretagne
La cour administrative d'appel de Nantes a rendu une décision inédite en condamnant l'État à indemniser la famille d’un joggeur décédé en 2016 dans une vasière envahie d’algues vertes à Hillion, dans les Côtes d’Armor. Pour la première fois en France, l’État est reconnu responsable des conséquences de la prolifération de ces algues toxiques, directement liées à des carences dans la gestion et la mise en œuvre des réglementations européennes et nationales visant à protéger les eaux contre la pollution agricole. Jean-René Auffray, 50 ans au moment de sa mort, est décédé d’un œdème pulmonaire fulgurant provoqué par les gaz toxiques émis par les algues. La justice a estimé que l’État a failli à sa mission, notamment en raison de la pollution générée par l’élevage industriel dans la région. L’État devra verser plus de 300 000 euros d’indemnités à la famille, dont 277 343 euros à l’épouse, ainsi que des sommes aux enfants et au frère du défunt. Cette décision marque un tournant dans la lutte contre les algues vertes, un problème environnemental ancien en Bretagne, où des tonnes d’algues s’échouent chaque année sur les plages. Selon la Cour des comptes, plus de 90 % de cette prolifération est d’origine agricole, un fléau dénoncé depuis les années 1970.
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