Douze heures d'échanges entre Emmanuel Macron et les chefs d'oppositions, mais peu d'avancées

Douze heures. C’est le temps qu’aura duré la rencontre en Emmanuel Macron et les chefs d’oppositions organisée ce mercredi à Saint-Denis. Le rendez-vous, à huis clos, s’est achevé sur les coups de 3h du matin jeudi. Et à la sortie, les annonces tonitruantes sont inexistantes.
En effet, aucun référendum n’est prévu. Emmanuel Macron ne s'est pas engagé sur une question qu'il pourrait poser aux Français ni sur l'immigration comme réclamé par la droite et l'extrême droite, ni sur la réforme des retraites comme le veut la gauche.
"Vous ne pouvez pas me demander de reprendre vos propositions pour les soumettre moi-même au référendum" aurait affirmé le chef de l'Etat.
En revanche, les participants ont pu tour à tour longuement s'exprimer, ce que reconnaît Jordan Bardella, le patron du RN.
“Le débat était franc. Quand vous êtes à huis clos, que les caméras ne sont pas là, vous avez un langage qui est un peu plus familier, un peu plus franc. Maintenant, pour être honnête, il n’y a pas de conclusion pour l’instant. J’ai cru comprendre de sa part qu’il voulait revenir vers la représentation nationale. J’espère qu’il a pu prendre conscience d’un certain nombre de choses”, appuie-t-il.
Une nouvelle rencontre à venir?
Seul consensus qui s'est pour l'instant dégagé de ces échanges, l'idée d'une conférence sociale sur les salaires. Une proposition faite par les leaders de la Nupes, dont Olivier Faure, le patron du PS.
“Il a dit après notre intervention que sur la question des bas salaires, il était prêt à ce qu’il y ait une conférence salariale notamment pour revaloriser les salaires dits essentiels. Donc c’est une promesse qui n’engage pour l’instant que ceux qui veulent bien y croire”, pointe-t-il.
Seul le principe de l'organisation d'une "conférence sociale" portant "sur les carrières et les branches situées sous le salaire minimum" a été acté. C'est en effet le principal enseignement concrêt de ces 12h d'échanges. Cette revendication est portée par les syndicats depuis de longs mois. Alors si la gauche voulait que tous les petits salaires soient concernés, l'Elysée semble recadrer le débat aux seuls salariés payés sous le SMIC mais les discussions devraient se prolonger.
Le président qui a promis aux oppositions de revenir vers elles rapidement. Une lettre en forme de synthèse leur sera en effet envoyée dans les prochains jours. Un document que pourront compléter les partis.
Dans l'entourage du chef de l'Etat, on salue le caractère constructif de ces échanges. Le président est tellement convaincu qu'il souhaite renouveler ce rendez-vous. Les 11 chefs de parti auraient eux acceptés de se revoir sans qu'une nouvelle date ne soit fixée.