Emmanuel Macron reçoit les oppositions: ce qu'il faut attendre de cette rencontre

C'est le jour J pour "l'initiative politique d'ampleur" du président de la République. Emmanuel Macron reçoit à partir de 15h ce mercredi l'ensemble des oppositions parlementaires. 11 chefs de partis, les présidents du Sénat, de l'Assemblée nationale et du CESE sont attendus à Saint-Denis, à l'école de la Légion d'honneur, pour tenter de trouver des points de "consensus" avec le chef de l'Etat.
Les membres de la Nupes ont eux déjà prévenus, ils ne participeront pas au dîner prévu à la fin de cette réunion à huis clos.
Pourtant, l'Élysée le promet, le président veut la jouer à la loyale. Après quelques mots d'introduction, la parole sera donnée aux onze chefs de partis présents autour de la table. Pas de collaborateur, la presse tenue à l'écart... Emmanuel Macron souhaite qu'ils puissent parler librement et sans tabous sur trois thèmes: l'international, les institutions et l'unité de la nation.
Mais déjà, les oppositions viennent à reculons, parfois même agacées par le flou autour de ce rendez-vous. La Nupes a annoncé boycotter le dîner, avant de découvrir, souvent par la presse, qu'il s'agira aussi d'un moment de travail. Car le chef de l'Etat attend bien des propositions pour concrétiser cette rencontre en futurs textes de lois voire en référendum.
Des compromis possibles?
Emmanuel Macron souhaite trouver "ensemble" des accords sur des textes législatifs, et éventuellement proposer des référendums aux Français. Un compromis qui semble utopique pour beaucoup. Imaginer un référendum à l'issue de cette réunion, “on n'y croit pas une seconde”, indique Laurent Jacobelli.
Malgré tout, le député et son parti du Rassemblement national comptent réclamer un vote des Français sur l'immigration. Avec comme principales mesures, la fin du regroupement familial, la double peine pour les étrangers condamnés, ou encore la fin du droit du sol. “Demandons aux Français ce qu’ils en pensent. Le texte existe, nous sommes prêts à le fournir au président de la République, à travailler avec lui en opposition constructive mais résolue”, appuie-t-il.
Un référendum sur l'immigration, c'est aussi une demande des Républicains. De quoi convaincre Emmanuel Macron? C'est ce que craint Cyrielle Chatelain, la présidente du groupe écologiste à l'Assemblée.
“Finalement, on aurait un référendum qui reposerait davantage sur des fantasmes que sur une réalité. Donc oui, il y a quelque chose d’inquiétant sur ce sujet-là. N’ayons pas peur d’aborder le sujet, mais en n'attisant pas les passions et ne laissons pas se développer les fausses informations à ce sujet”, indique-t-elle.
Plutôt que l'immigration, les membres de la Nupes appellent à un référendum sur la réforme des retraites, sans trop d'illusions.