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Affaire Ferrand: "Notre rôle n’est pas d’exiger la démission de qui que ce soit" explique Fabrice Lhomme

Mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a mis en garde les médias contre "une presse devenue juge", rapportant ainsi les propos du président de la République. Pour Fabrice Lhomme, grand-reporter au Monde et invité dans Bourdin Direct, les journalistes ne font que leur travail d’enquêteur, objectivement.

Les journalistes sont-ils devenus juges? C'est en tout cas l'avertissement lancé par Emmanuel Macron après le Conseil des ministres, mercredi. Par la voix du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, le président de la République a mis en cause les médias dans l'affaire Ferrand, coupable selon lui, de porter un jugement sur l'information. Une affirmation que contredit formellement Fabrice Lhomme, grand reporter au Monde et invité dans Bourdin Direct

"Notre rôle n’est pas d’exiger la démission de qui que ce soit, on doit mettre des informations sur la place publique. Après, les citoyens s’en saisissent, la classe politique s’en saisit, et il se passe ce qu'il doit se passer. En l’occurrence, personnellement, j'ai le sentiment que la situation de monsieur Ferrand va devenir intenable politiquement. Ce n'est pas une volonté journalistique, c’est que politiquement on voit bien que l’on ne parle plus que de ça. C’est en train de polluer le début du quinquennat d’Emmanuel Macron qui était plutôt réussi. Il va devoir couper la branche. Je ne vois pas comment ça va pouvoir continuer, parce qu’on est rentré maintenant dans un feuilleton qui va être judiciaire".

Fabrice Lhomme explique que la seule question qui importe, c'est la véracité de l’information. "Concernant cette affaire, ce problème n'aurait pas existé si la presse n'avait pas enquêté, ne l'avait pas évoqué. Que les faits rapportés par les journalistes aient des conséquences qui parfois peuvent être dramatiques ou négatives, ce sont deux choses différentes. Ce qui compte, la seule question qui importe, c’est de savoir si l’enquête a été bien faite. Dans cette affaire, je crois sincèrement que la réponse est oui".

Bourdin Direct avec A. B.