Aucun candidat ne s'est démarqué en proposant un projet qui me parle et me donne envie de voter

- - Brendan Smialowski / AFP
Près de 47 millions de Français sont appelés dimanche aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle, un scrutin à l'issue totalement incertaine dans un contexte inédit de menace terroriste. Plus de 50.000 policiers et gendarmes, appuyés par 7.000 militaires de l'opération Sentinelle, sont mobilisés, trois jours après l'attentat ayant coûté la vie à un policier sur les Champs-Elysées. Et, à l'heure où les bureaux de vote viennent d'ouvrir, ceux qui peuvent faire basculer le scrutin sont bien les indécis comme Patrick qui se dit "déçu" par la campagne présidentielle.
"Cette campagne a tourné autour de quelques candidats. Il n'y a pas eu de vrais sujets de fond, déplore-t-il. Aucun candidat ne s'est démarqué en proposant un projet qui me parle et me donne envie de voter pour lui." Même indécision chez Elizabeth qui, à 66 ans, a déjà participé à une douzaine d'élections présidentielles. Mais, cette fois-ci, difficile de choisir un candidat. La raison? Les sondages qui "ajoutent à la confusion", estime-t-elle: "On a l'impression que le candidat que l'on préférerait n'a aucune chance. Donc on se dit que s'il n'a aucune chance d'être au second tour autant réfléchir à voter pour quelqu'un qui nous plaît un peu moins…"
Avec autant d'indécision, il est encore plus difficile de prévoir l'issue du premier tour comme l'explique Bernard Sananès, président de l'institut de sondages Elabe: "Des études ont montré qu'entre 10 et 15% des électeurs se décidaient dans les toutes dernières heures, voire parfois sur le chemin du bureau de vote".