Benjamin Griveaux quitte la politique: un parcours éclair entre ambitions, réussite et chute brutale
Par un communiqué, Benjamin Griveaux a annoncé mercredi sa démission de son mandat de député. Il veut s’engager dans une "autre voie". C'est-à-dire dans le privé. Il crée un cabinet de conseil pour les chefs d’entreprises. Parce qu'il dit aimer "l'énergie dégagée par les entrepreneurs".
Benjamin Griveaux sera resté 16 mois à l’Assemblée, depuis ce jour où, la voix blanche, il avait annoncé qu'il abandonnait la course à la mairie de Paris à cause d'une vidéo intime qu’il avait eu le mauvais goût d’envoyer à la compagne d’un artiste russe.
Dans l'hémicycle, il s’était fait chambrer une fois ou deux sur cette épisode, mais en fait on l’a très peu vu à l’Assemblée, le gouvernement lui ayant confié deux missions qui lui permettait de discrètement s’occuper ailleurs.
Au service de Straus-Kahn, puis de Macron
Ainsi s'achève donc la carrière politique de l’ambitieux monsieur Griveaux. Il n’y a pas un portrait de lui dans la presse qui ne le qualifie ainsi : d’ambitieux. Ce qui n’est pas un défaut en politique, sauf si on pousse le bouchon trop loin.
La politique était pourtant sa passion. Après Sciences Po et HEC, il s’est investi dans la politique locale à Chalon-sur-Saône, avec succès. Il a ensuite placé toute son énergie au service de Dominique Strauss-Kahn: mauvaise pioche.
Il rencontre finalement celui qui est alors ministre des Finances, Emmanuel Macron, son quasi-jumeau, ils n'ont que 8 jours d’écart. Il va de nouveau mettre toute son énergie dans une campagne présidentielle mais celle-ci victorieuse.
Vraiment proche de Macron?
Il se dit très proche du président, mais l’inverse n’est pas forcément vrai. En tout cas dans le premier gouvernement, il espérait un beau poste de ministre, il sera finalement nommé secrétaire d’état sans affectation rattaché à Bercy, dernier dans l’ordre protocolaire.
Il a ensuite pris du galon en devenant porte-parole du gouvernement, mais il avait surtout une ambition : devenir maire de Paris. La campagne a été plus difficile que prévue. Le magazine Le Point avait publié un enregistrement où on l’entendait parler des ses concurrents internes à La République en marche. Selon lui, c’était tous des abrutis, sauf Hugues Renson qui était “un fils de pute”, et Bournazel qui n’avait "pas de couilles". Finalement on sait comment cela s’est terminé. Mal…