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Coronavirus: la France en officiellement en état d'urgence sanitaire

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Le Covid-19 a fait 860 morts en France depuis le début de l'épidémie, dont cinq médecins, et 2.082 patients étaient lundi soir en réanimation.

La France est officiellement en état d'urgence sanitaire pour deux mois, éloignant ainsi la perspective de sortir fin mars du confinement imposé par la pandémie de coronavirus, qui a tué 186 nouveaux malades lundi et qui soumet le système de santé du pays à très rude épreuve.

Le Parlement a adopté dimanche ce texte "d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19", à l'issue de quatre jours de travaux intensifs en comité restreint. Publié mardi au Journal officiel, il prévoit ce nouveau régime d'"état d'urgence sanitaire", sur le modèle de l'état d'urgence prévu par une loi de 1955, et activé après les attentats de novembre 2015.

Le Covid-19 a fait 860 morts en France depuis le début de l'épidémie, dont cinq médecins, et 2.082 patients étaient lundi soir en réanimation, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran. Vingt résidents d'un Ehpad de Cornimont, dans les Vosges, sont notamment morts "en lien possible avec le Covid-19", selon les autorités régionales.

"Retrouver le temps normal, ce n'est pas pour demain"

Face à cette aggravation de la situation, le Premier ministre Edouard Philippe a averti lundi que "le temps du confinement peut durer encore quelques semaines". "Beaucoup de nos concitoyens aimeraient retrouver le temps d'avant, le temps normal, mais il n'est pas pour demain", a-t-il prévenu, en annonçant un durcissement des mesures de confinement.

Ainsi, il ne sera plus possible d'aller faire du sport loin de son domicile et pendant le temps que l'on veut. "Sortir pour promener ses enfants ou faire du sport c'est dans un rayon de 1 km de chez soi, maximum pour une heure, tout seul et une fois par jour", a précisé le chef du gouvernement.

Sanctions alourdies

Les sanctions ont été durcies pour ceux ne respectant pas ces consignes. Les 135 euros d'amende forfaitaire doivent passer à 1.500 euros en cas de récidive "dans les 15 jours", et "quatre violations dans les trente jours" pourront valoir jusqu'à "3.700 euros d'amende et six mois de prison". Sur près de 1,8 million de contrôles, les forces de l'ordre ont relevé plus de 90.000 infractions pour non-respect des restrictions depuis leur mise en place mardi, selon Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises. 

Le confinement total est réclamé par le corps médical mais le président de la République s'y oppose, en jugeant nécessaire un contrôle plus strict des mesures actuelles. Un nouvel avis du Conseil scientifique est attendu mardi. 

La rédaction de RMC (avec AFP)