Elections professionnelles: qu'attendre de la liste "gilets jaunes" qui irrite certains syndicats?

Une liste "Gilets jaunes" a validé sa participation aux élections professionnelles des TPE. Les représentants du personnel pour les Très Petites Entreprises, sont élus via un scrutin qui démarre ce lundi 25 novembre au 9 décembre. C’est la première fois qu’une telle liste concourt à une élection syndicale. Et c’est une liste qui n’a été validée que la semaine dernière.
De procédure au Tribunal, à la Cour de Cassation, les fédérations "classiques" ont voulu s’éviter cette nouvelle concurrente. CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et UNSA ont tout tenté pour empêcher à la liste du syndicat des Gilets Jaunes de se présenter au scrutin. Celle-ci n’a été validée que jeudi dernier.
Que proposent ces Gilets Jaunes version syndicalisme ?
Une ligne "révolutionnaire". Ils emploient le mot. Ligne très "Gilet Jaune" mais version syndicale: "Si votre employeur campe sur ses positions, nous passons en mode 'Gilet jaune' avec des actions coup de poing". Le syndicat des "Gilets Jaunes" promet des actions choc, y compris jusqu’à viser la réputation des patrons.
Un discours syndical, mais antisyndical aussi. "Contre-pouvoir syndical", disent-ils. Sur leur site, on lit un "écœurement devant la corruption et l’hypocrise des instances confédérales". Ça tire à balles réelles.
On reconnaît les classiques du mouvement de contestation qui a chamboulé le pays, jusqu’au Gilet Jaune floqué de leur logo vendu 11 euros sur leur site.
Et le mode de scrutin peut faciliter la cause. Lors des ces élections professionnelles dans les TPE, on peut voter sur un sigle: CGT, CFDT ou donc Gilet Jaune. Et pas forcément pour des candidats précis. Ainsi l’Union syndicale Gilet Jaune ne donne pas le nom de ses candidats, ne veut pas de leader et promet que les mandats pourront être "révoqués".
C’est cette radicalité que dénoncent les autres centrales syndicales. "Ils vont faire quoi dans les TPE, ils vont venir boxer le chef d’entreprise ?", se plaint un syndicaliste dans les colonnes du Parisien. Les confédérations syndicales dénoncent "des propos régulièrement violents", des modes d’actions "illicites".
6 ans et une semaine après la naissance du mouvement sur les ronds-points, après les échecs de leurs tentatives en politique. des Gilets jaunes veulent doncbousculer le dialogue en entreprise. 5.3 millions de salariés de TPE sont appelés à voter à partir de ce lundi.