Emmanuel Macron doit-il assister à la messe du pape François à Marseille?

Ira? Ira pas? Emmanuel Macron pourrait assister à la messe célébrée par le pape François au Stade Vélodrome à Marseille, le 23 septembre. Le chef spirituel des catholiques doit rendre hommage aux migrants morts en Méditerranée. Mais cette possible présence du président de la République divise. Chez LFI, déjà, plusieurs voix ont dénoncé, au nom de la laïcité française, la venue d'Emmanuel Macron à cette messe: "Je respecte la foi et les fidèles. Mais, je suis en désaccord avec le fait qu'un élu et en particulier le président de la République, participe es qualité à une cérémonie religieuse", s'est ému le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.
Pas de communion?
"Des chefs d'Etat qui assistent à des messes, il y en a eu abondamment", défend Christine Pedotti, directrice du magazine "Témoignage Chrétien", dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story. "Le pape est un chef d'État, ce serait un peu choquant que le président de la République n'assiste pas à la messe", poursuit-elle, avant d'ajouter une nuance.
"Assister à une messe, cela ne pose pas de problème, mais si Emmanuel Macron venait à communier, ce serait une affirmation de foi et je ne le vois pas le faire", anticipe Christine Pedotti, qui prend l'exemple du général de Gaulle, fervent chrétien qui ne communiait jamais en public.
Sur le plateau des "Grandes Gueules", la présence d'Emmanuel Macron divise aussi. Si Mehdi Ghezzar n'y trouve rien à redire, l'enseignante Barbara Lefebvre est plus circonspecte: "Le pape est le représentant d'un Etat, il a une fonction politique. Qu'il y ait une rencontre avec Emmanuel Macron, c'est une chose", reconnaît-elle.
"Les catholiques, c'est comme tous les autres"
"Mais la messe, c'est une dimension religieuse. Le président de la République française, qui est laïque, n'a rien à faire dans une messe. Il y a des messes auxquelles Emmanuel Macron peut assister pour des hommages, là c'est autre chose", poursuit l'enseignante.
"Celle-ci, c'est une messe où le pape vient pour rendre hommage aux migrants morts en Méditerranée. Et vu la politique de la France en la matière, je pense qu'il n'a rien à faire là", note Barbara Lefebvre.
"On vient en permanence parler de laïcité, et il y a des sujets sur lesquels on a raison de se battre, mais c'est pas 'pour les uns et pas pour les autres'. Les catholiques, c'est comme tous les autres, pour la neutralité de l'Etat, monsieur Macron n'a rien à faire à la messe", ajoute l'enseignante, très remontée.
Né dans une famille de médecins d'obédience catholique mais peu pratiquants, c'est à l'âge de 12 ans qu'Emmanuel Macron a demandé lui-même à se faire baptiser, contre la volonté de son père. "Après, je me suis éloigné de la religion", confiait à l'Obs en février 2017 celui qui n'était qu'alors que candidat à l'élection présidentielle. "Aujourd'hui, j'ai une réflexion permanente sur la nature de ma propre foi. Mon rapport à la spiritualité continue de nourrir ma pensée mais je n'en fais pas un élément de revendication", précisait le futur président de la République.