Guérini veut lever le tabou du licenciement des fonctionnaires: FO menace déjà de faire grève

Une surprise et une onde de choc chez les fonctionnaires. Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a lancé mardi à Paris la concertation autour de son projet de réforme de la fonction publique. Un projet qui, de base, ne semblait pas convaincre les syndicats, notamment concernant la rémunération au mérite. Mais c'est surtout un point non abordé dans cette concertation mais dans une interview accordée au Parisien mardi 9 avril au soir qui a rajouté de l'huile sur le feu: Guérini assure qu'il compte "lever le tabou" du licenciement dans la fonction publique.
Un pavé dans la mare qui choque Christian Grolier, secrétaire général de la Fédération générale des fonctionnaires de Force ouvrière (FO).
"C'est le grand paradoxe de cette journée de mardi. On nous dit le matin qu'on n'arrive pas à recruter et que ce n'est pas assez attractif. Et l'après-midi on nous dit qu'on veut virer davantage de fonctionnaires ! Hyper attractif", ironise-t-il.
Grève: "On n'a pas le choix"
La possibilité d'une grève dans la fonction publique pointe ainsi déjà le bout de son nez. Christian Grolier rappelant qu'un préavis de FO court déjà jusqu'au 8 septembre notamment pour les Jeux olympiques. "On va voir ce qu'on peut faire", lance-t-il dans Charles Matin.
"Plaider pour une grève: oui ! En tout cas établir le rapport de force évidemment. On n'a pas le choix", assure-t-il.
Une grève à venir pendant les JO?
"Il faut s'entendre et trouver une date, ça ne se fait pas en appuyant sur un bouton", nuance-t-il, n'écartant pas la possibilité de faire grève pendant les JO.
"C'est une possibilité et un moyen de pression beaucoup plus fort dans cette période pour faire aboutir nos revendications", reconnaît-il.
Le projet de rémunération au mérite du gouvernement n'est également pas convainquant selon ce représentant FO : "On n'a pas de carotte, plutôt des rondelles de carottes. Quand Bercy annonce 30 milliards d'économies en 2 ans je suis curieux de voir avec quelles carottes on va nous nourrir. On a plus de la moitié de la fonction publique qui commence au SMIC. Revalorisons d'abord les salaires", plaide-t-il.