Le nouveau gouvernement est plus technocratique que politique, avec un risque d'erreurs plus grand

- - AFP
Ce ne devait être qu'un remaniement "technique", c'est finalement un remaniement 'techno'. Le nouveau gouvernement d'Edouard Philippe a été plus bouleversé que prévu, affaire des emplois présumés fictifs d'assistants parlementaires du MoDem aidant. 29 ministres, 11 nouveaux et surtout beaucoup de technocrates, voilà résumé cette nouvelle équipe. "On peut dire que c'est un gouvernement qui semble témoigner d'un présidentialisme technocratique avec notamment l'entrée de la présidente de l'ENA, Nathalie Loiseau (ministre déléguée aux Affaires européennes). C'est un gouvernement plus 'techno' que politique", analyse pour RMC le politologue et constitutionnaliste Olivier Rouquan
"Le président essaie de ménager des équilibres"
Pour lui, le deuxième gouvernement de la présidence d'Emmanuel Macron ne présente pourtant aucune surprise. "Le président de la République essaie de ménager des équilibres, donc on retrouve quelques MoDem (Jacqueline Gourault, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, et Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat aux Armées) mais de moindre envergure et moins nombreux. Il y aussi une légère ouverture vers les Républicains (Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat à la Transition écologique, voire Jean-Baptiste Lemoyne, devenu 'marcheur' de la première heure, aux Affaires étrangères), mais là aussi ce ne sont pas des figures de premier plan."
"Avec moins de poids lourds il y a moins d'expérience"
"Dans le cadre du dégagisme ou du renouvellement de la vie politique, à partir du moment où vous éloignez un certain nombre de figures qui ont de l'expérience, il faut piocher du côté des moins expérimentés, poursuit le politologue. Cela correspond à cette volonté de renouveler donc ce n'est guère étonnant. Et puis sur l'aspect assez technocratique et administratif, cela correspond au parcours propre du président".
Ce gouvernement fait la part belle aux nouveaux visages, mais ne va-t-il pas pêcher par inexpérience? "Avec moins de poids lourds il y a moins d'expérience, c'est sûr. Et moins il y a d'expérience, plus le risque est grand de faire des erreurs. Tout va se jouer dans la capacité qu'aura le personnel de cabinets et le personnel administratif de l'Elysée et de Matignon de cogérer ce gouvernement", explique Olivier Rouquand.