Législatives: Emmanuel Macron justifie la dissolution et fustige le programme de la gauche

Emmanuel Macron arrive pour participer à un sommet sur la paix en Ukraine dans la station balnéaire de luxe de Burgenstock, près de Lucerne, en Suisse centrale, le 15 juin 2024. - Ludovic MARIN / AFP
La décision de dissoudre l'Assemblée nationale était "la solution la plus responsable", a assuré mardi 18 juin Emmanuel Macron, qui a qualifié le programme du Nouveau Front populaire de "totalement immigrationniste", en marge d'un déplacement sur l'île de Sein (Finistère).
"La solution que j'ai prise, c'est la plus lourde, la plus grave, mais la plus responsable", a affirmé le chef de l'État. "Sans dissolution, cela aurait été la chienlit", a-t-il martelé. "N'ayez pas peur", "allez voter et choisissez votre avenir", a-t-il ajouté.
"Ça m'a fait mal le 9 juin"
Neuf jours après l'annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée, Emmanuel Macron, venu commémorer le 84e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, s'est longuement entretenu avec des Français inquiets de cette décision qui a profondément bousculé le paysage politique.
"Il y a une majorité silencieuse qui comme vous ne veut pas que cela soit le désordre" des extrêmes, a assuré le chef de l'État alors que son camp est donné en troisième position au premier tour des législatives, le 30 juin, loin derrière le Rassemblement national et après le Nouveau Front populaire formé par la gauche.
Chose rare, le président de la République s'est laissé aller aux confidences: "ça m'a fait mal le 9 juin", au soir des européennes. "J'ai plein de défauts, des choses que je n'ai pas bien faites", a-t-il ajouté un peu plus tard.
Mais "on ne peut pas craindre le peuple dans une démocratie", "on a connu le chaos" pendant la crise des gilets jaunes, "une élection, ce n'est pas le chaos, c'est la démocratie", a encore dit Emmanuel Macron.
"Quand je m'engage à quelque chose, je le fais"
Dans un échange avec des journalistes au terme de son déplacement, le chef de l'État s'en est pris au Nouveau Front populaire, l'accusant de défendre "un programme totalement immigrationniste". "Ils proposent d'abolir toutes les lois qui permettent de contrôler l'immigration", a-t-il taclé.
Il s'en est pris également à l'extrême droite, présentant le programme du RN comme "déraisonnable et financièrement et dans son rapport à la politique". Dans cet échange, il a interprété les résultats des Européennes du 9 juin comme "un coup de pied aux fesses" de la part des Français. qui, selon lui, ont estimé qu'il n'avait pas fait assez sur le pouvoir d'achat et la sécurité.
"Il faut une majorité qui bouge là-dessus", a estimé le président, assurant que le vote pour la majorité est le "seul qui permet de faire barrage aux extrêmes".
Les Français "savent aussi que j'ai protégé quand il y a eu le Covid, l'inflation et face à la guerre", a-t-il insisté, soulignant: "avec moi, quand je m'engage à quelque chose, je le fais".