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"Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", lance Emmanuel Macron

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu à Jérusaleme le 24 octobre 2023. (Photo d'archive)

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu à Jérusaleme le 24 octobre 2023. (Photo d'archive) - Christophe Ena / POOL / AFP

Lors du conseil des ministres, le président de la République a mis en garde Benjamin Netanyahu de ne pas "s'affranchir des décisions de l'ONU", rappelant que l’État d’Israël avait été “crée” grâce à une résolution de l’organisation.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne doit pas "s'affranchir des décisions de l'ONU", a averti mercredi Emmanuel Macron selon des participants au Conseil des ministres, rappelant que c'est une résolution onusienne qui a "créé" l'État d'Israël.

"Benjamin Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", a lancé le chef de l'État, en allusion au vote en novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations Unies du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe.

"Et par conséquent ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU", a-t-il poursuivi, alors qu'Israël mène une offensive terrestre contre le mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où sont déployés des Casques bleus.

Natanyahu répond

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a riposté mercredi aux commentaires du président français Emmanuel Macron, affirmant que la création de son pays émanait de la "guerre d'indépendance" de 1948, et non d'une décision de l'ONU.

"Un rappel au président de la France: ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'Etat d'Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste - notamment du régime de Vichy en France", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Emmanuel Macron va réitérer ses condamnations

La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies affirme que seuls l'armée libanaise et cette mission de paix de l'ONU (Finul) doivent être déployés dans le sud du Liban et stipule la cessation des hostilités des deux côtés de la frontière. Mais Benjamin Netanyahu a affirmé que le Hezbollah utilisait "les installations et les positions de la Finul comme couverture afin de mener ses attaques" contre Israël, et a appelé dimanche le patron de l'ONU, Antonio Guterres, à mettre les Casques bleus "à l'abri immédiatement".

La Finul, forte de 10.000 hommes dont un contingent de 700 Français, a dénoncé des "violations choquantes" d'Israël contre ses positions, faisant état d'une entrée "en force" dimanche de deux chars dans l'une d'entre elles. L'armée israélienne a dit qu'un de ses chars avait percuté un poste de la Finul alors qu'il évacuait des soldats blessés.

Emmanuel Macron doit mardi "réitérer ses condamnations auprès du Premier ministre israélien", selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Vendredi, le président français avait jugé "tout à fait inacceptable" que les Casques bleus soient "visés délibérément par les forces armées israéliennes".

Samedi, il avait exprimé "sa grande inquiétude quant à l'intensification des frappes israéliennes au Liban et leurs conséquences dramatiques pour les populations civiles", et avait parallèlement demandé au Hezbollah de "cesser immédiatement" les frappes contre Israël, réitérant son appel à un cessez-le-feu immédiat au Liban.

C.A avec AFP