Présidence LR: Retailleau veut changer le nom d'un parti "confisqué par les chapeaux à plume parisiens"

Double casquette pour Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur est également candidat à la présidence des républicains, qui élisent leur nouveau chef mi-mai. Un "match" qui a d'ailleurs fait tripler le nombre d'adhérents du parti, alors que la droite républicaine se sent pousser des ailes ces derniers mois.
Bruno Retailleau met ainsi en exergue les bons résultats des LR dans les élections partielles, notamment dans le Val-de-Marne où la candidate de la droite a battu Louis Boyard contre toute attente à Villeneuve-Saint-Georges. "On allait mal on était des morts vivants, il y a plus de six mois", souligne Bruno Retailleau face aux Grandes Gueules ce jeudi 1er mai.
"D'abord la France"
Le ministre de l'Intérieur reste critiqué par son adversaire sur sa position au gouvernement, qui l'empêche d'avancer toutes les idées de droite au sein de l'exécutif. "Laurent a participé au choix collectif d'entrer au gouvernement", rappelle Bruno Retailleau.
"Les Français de droite veulent une droite dans l'action, qui soit utile, qui mette les mains dans le cambouis, malgré la situation pas idéale", juge-t-il.
"On aime notre pays, ou on préfère notre parti? Je préférerai toujours mon pays, je suis un patriote. D'abord la France", lance-t-il -un refrain rappelant le "America first" de Donald Trump- assumant d'être un ministre "politique, pas techno".
"Si un jour je sentais que mes convictions étaient entravées je quitterai le gouvernement évidemment", pose-t-il.
LR: "Il faut changer du sol au plafond"
Concernant le nom du parti "Les Républicains", modifié en 2015 (ex-UMP), Bruno Retailleau explique qu'il "souhaite en changer", sans préciser l'appellation. "Même si je savais je ne dirais pas, je garde ça pour moi", rigole-t-il.
"Il faut changer du sol au plafond", reprend-t-il. "Si on veut avoir un grand parti il faut qu'il soit démocratique. Je veux rendre le parti aux adhérents, il a été confisqué par quelques élus 'chapeau à plumes' parisiens. Je veux que sur les grandes décisions on fasse des référendums", propose-t-il.
"On a trop souvent radoté les mêmes idées. Donnez-moi une seule idée que la droite ait inventé ces dernières années ? Aucune", tacle-t-il, promettant qu'il consacrera s'il est élu "toute son énergie à inventer de nouvelles idées".
"Il faut d'abord que je rassemble ma famille politique. Et après, il faudra rassembler les Français", conclut-il. Les yeux sur 2027 ?
Contre le voile à l'université
Répondant également aux polémiques des derniers jours, il assure n'avoir "absolument pas" de problème avec l'islam.
"J'ai un problème avec l'islamisme", nuance-t-il. "Je le combat".
"Il faut être intraitable car l'islamisme réfute le modèle français, le modèle républicain. il considère que le Coran est dessus de la loi de la République. Mais je dis aussi que je me bats pour que le principe de laïcité soit respectée et que la liberté de culte soit préservée notamment vis à vis des compatriotes musulmans", assure-t-il, précisant qu'il est d'ailleurs en faveur de l'interdiction du voile à l'université.
"Je le souhaite", tranche-t-il clairement. "Il y a un islamisme qui essaie d'implanter son étendard, ses propres valeurs, l'infériorisation de la femme par rapport à l'homme..."
Concernant la question des OQTF, Laurent Wauquiez estime que "rien n'est fait" et interpelle son adversaire de la présidence LR, Bruno Retailleau a également tenu à répondre à son adversaire. Il assure que des accords internationaux pour des retours forcés sont signés, et que les directives de l'UE empêchant leur expulsion est en voie de "réussite".
"Il faut sévir avec moins de visas, sur les accords commerciaux, les droits de douane", juge-t-il. "Les 27 pays européens sont d'accord pour qu'on installe ce rapport de force sur les visas et droits de douane", assure-t-il.