Alaska: un village entier contraint de déménager à cause du réchauffement climatique
La plupart y ont vécu toute leur vie. Aujourd'hui les habitants de Newtok, petit village au sud-ouest de l’Alaska, se retrouvent obligés de quitter leur maison. Ils font partis des premiers "déplacés climatiques".
Le village est littéralement en train de sombrer, à cause de la fonte du permafrost et de l’érosion. Le permafrost c’est ce sol normalement constamment gelé qui recouvre un quart de l’hémisphère Nord. Mais avec la hausse des températures, il finit par dégeler. Ce qui provoque d’énormes inondations et l’effondrement des terres autour des maisons. En plus le permafrost emmagasine des gaz à effets de serre au fil du temps. En dégelant il libère ces gaz, ce qui augmente d’autant le réchauffement climatique.
Déplacer tout un village c’est loin d’être évident, il a fallu des années avant de pouvoir faire les premières valises. Le village se prépare depuis 20 ans à ce déménagement, le premier du genre en Amérique du Nord.
Un premier groupe de résident vient d'arriver dans leur nouveau village, Mertarvik, seulement 15km plus au Sud de leur ancien lieu de vie, mais sur un sol volcanique plus élevé. 18 familles se sont installées dans des maisons toutes neuves à haut rendement énergétique.
D’autres familles arriveront encore cette semaine, mais il faudra attendre 2023 pour que le village soit entièrement déplacé. Il a fallu tout reprendre à zéro : construire des routes, une décharge, une centrale électrique. L’usine de traitement des eaux usées devraient arriver dans quelques semaines et une nouvelle école sera opérationnelle en novembre. Les maisons ont l’électricité, mais il faudra sans doute attendre des années avant de voir arriver l’eau courante et les égouts.
Ce village est le 1er du genre, mais il ne sera certainement pas le seul. Le village de Newtok est pionnier dans le processus du relogement climatique. De nombreux autres villages pourraient bientôt suivre l’exemple. Il n’y a bien sûr pas que l’Alaska qui est concernée.
Le Giec estime que 280 millions de personnes dans le monde entier vont devoir fuir leur lieu d’habitation actuel dans les prochaines années. Autant dire que nous n’y sommes pas du tout préparés ! D’ailleurs on parle de “réfugié climatique” mais il n’existe en réalité aucun statut officiel... Ce serait pourtant un 1er pas pour protéger les populations vulnérables et organiser des déplacements de masse.