Arrêt de Fessenheim: et maintenant, quel avenir pour la centrale nucléaire?
Il était 23h30. La centrale nucléaire de Fessenheim a été définitivement arrêtée: son second réacteur a été débranché du réseau électrique national lundi soir. Le réacteur N°1 de la doyenne des centrales nucléaires françaises, mise en service en 1977, avait été arrêté le 22 février. L'opération a débuté lundi avec un peu d'avance dès 16h30 pour se terminer sept heures plus tard.
C'est la première fois de l'histoire qu'une centrale à eau pressurisée (système qui équipe les 56 réacteurs restants du parc français) est arrêtée puis démantelée intégralement.
Pour les anti-nucléaires, c'est une victoire, pour les salariés une triste journée. Fessenheim qui est la plus vieille centrale nucléaire française était devenue un symbole et sa fermeture un enjeu électoral. François Hollande avait promis son arrêt, un arrêt repris dans le programme présidentiel d'Emmanuel Macron.
L'évacuation du combustible hautement radioactif s'achèvera en 2023
Ses réacteurs avaient commencé à fonctionner en 1977 dans cette bourgade de 2.500 habitants sur les bords du Rhin à quelques kilomètres de la Suisse et de l'Allemagne. Le premier réacteur de l'établissement alsacien avait lui été éteint dès le 22 février dernier.
Quid maintenant de l'avenir de Fessenheim? L'évacuation du combustible hautement radioactif s'achèvera en 2023. Et le démantèlement à proprement parler débutera en 2025, une opération qui va durer de près de vingt ans, le temps nécessaire pour déconstruire les deux réacteurs, décontaminer et réhabiliter le site. Une soixantaine de salariés vont y participer. Mais pour la suite, aucun projet n'est officiellement arrêté.
Les élus locaux regrettent une décision politique sans projet d'avenir
EDF envisage l'installation d'un technocentre, un site pilote pour décontaminer les métaux issus du démantèlement d'autres installations nucléaires. Mais le projet est incertain.
L'installation d'une usine de biocombustible qui pourrait employer jusqu'à 700 salariés a aussi été évoquée dans une zone d'activités baptisée EcoRhena. La zone d'activité qui pourrait accueillir des entreprises dès 2022.
Mais là encore rien n'est arrêté, les élus locaux regrettent une décision politique de l'Etat sans avoir prévu d'outils de remplacement.