"C’est une fracture quand vous voyez votre troupeau mort": les agriculteurs réunis à Toulouse pour dénoncer le plan ours

Sale temps pour les ours. Depuis le début de l’année ils ont causés de nombreux dégâts et ont tué 438 brebis, quasiment trois fois plus qu’à la même période en 2018.
Conséquence, la colère est palpable chez les éleveurs. Fait rare, plusieurs maires et élus de villages touchés s’étaient donnés rendez-vous ce mardi matin devant la préfecture de région à Toulouse.
"Ce n'est pas qu'une histoire d'argent"
"J’ai vu des familles qui ne se sont jamais remis d’attaques d’ours", explique Philippe Lacube, éleveur de Bovins et président de la chambre d’agriculture d’Ariège où 90% des attaques ont eu lieu.
"C’est une blessure et une fracture quand vous voyez votre troupeau mort à vos pieds et que vous ne pouvez rien faire. On a vu des gens perdre la raison. Ce n’est pas qu’une histoire d’argent, c’est une histoire d’affect et de cœur et cela jamais aucune histoire d’argent ne pourra contribuer à le réduire", ajoute-t-il.
"C'est complètement schizophrénique"
"Nous demandons le retrait des ours parce que cela ne peut plus durer. Le plan ours ne marche pas", martèle de son côté Alain Naudy, le maire d’Orlu et le président de la communauté de commune de la Haute Ariège qui regroupe 52 localités.
"D’un côté il y a des mesures prises par l’Etat et l’Europe qui aident les agriculteurs et de l’autre côté on met des prédateurs, c’est complètement schizophrénique", estime-t-il.
L’ours est interdit de chasser depuis 1962 et protégé depuis 1979. Plusieurs opérations de réintroduction ont eu lieu depuis les années 1990.