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COP 28: à Dubaï, les pays participants doivent faire face à leur bilan médiocre

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La COP 28 s'ouvre ce jeudi à Dubaï, avec 197 pays et plus de 70.000 participants. Un évènement, présidé par le patron d'une compagnie pétrolière, qui reste sur un bilan insuffisant ces dernières années.

La COP 28 s'ouvre ce jeudi à Dubaï. Ce grand rassemblement pour le climat réunit 197 Etats et un nombre record de participants, plus de 70.000, deux fois plus que l'année dernière. Et une COP qui s'ouvre dans un climat de controverse, son président étant un ministre émirati, mais aussi patron d'une compagnie pétrolière. Il est accusé d'avoir utilisé sa position pour promouvoir des projets pétroliers dans plusieurs pays.

Et pourtant, l'ONG Réseau Action Climat a choisi d'y participer. “Il y a un vrai paradoxe, explique Anne Bringault, directrice des programmes. On est dans un pays producteur de pétrole et de gaz. Et le gros débat, ça va être sur la sortie des énergies fossiles. Mais justement, c’est l’occasion de confronter ces deux secteurs d’énergie, mais aussi les grandes entreprises pétro-gazières comme TotalEnergies pour leur dire stop. Pour dire haut et fort 'on est chez vous mais on vous dit qu’il faut arrêter ces énergies fossiles'. Nous, en tant qu’ONG, on va dans ces débats parce qu’on ne peut pas laisser la place aux lobbies des fossiles parce qu’ils sont très présents et très puissants pour freiner les négociations. Si on n’était pas là, ça serait pire."

Un moment de vérité

Cette année, c'est la première fois que les 197 Etats vont faire face à leur bilan. Et il est mauvais. L'objectif de l'accord de Paris en 2015, qui était de maximum deux degrés en 2100, ne sera pas atteint avec les politiques mises en œuvre. C'est ce que dit un premier bilan officiel de l'ONU. Un bilan qui compare les promesses de réduction des gaz à effet de serre, et la réalité. Et un bilan pas à la hauteur, donc. On a l'impression de l'avoir déjà entendu, mais c'est en fait la première fois que c'est inscrit noir sur blanc dans ce texte sur lequel vont se baser les discussions de ce sommet.

Un document technique qui reste à traduire au niveau politique, dans le texte final de cette COP 28. Un véritable moment de vérité. Va-t-on reconnaître seulement que la trajectoire n'est pas bonne, ou préciser comment corriger le tir? Si rien n'est fait, on se dirige vers un réchauffement de 2,9 degrés à la fin du siècle, et de 4 degrés en France. Ça veut dire 85% des vignobles rayés de la carte et des pics à 50 degrés l'été.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours