COP21: "Les effets d’annonce, je m’en méfie un peu", dit une observatrice

Une photo historique lundi à la Cop21, avec le président chinois, Xi Jinping, à la tête du premier pays pollueur. - AFP
Lundi, pour le premier jour de la grande conférence sur le climat, à Paris, les 138 chefs d’Etats ou de gouvernements se sont succédé à la tribune. François Hollande a exhorté les nations à agir: "Nous sommes au bord d'un point de rupture (...) Il s'agit de décider ici même à Paris de l'avenir même de la planète."
Barack Obama, qui est à la tête du deuxième pollueur mondial, a admis le rôle des Etats-Unis "dans la genèse du problème". Reste que des fractures sont apparues: certains pays du Sud n'ont pas manqué l'occasion de rappeler la responsabilité des pays développés dans le réchauffement de la planète.
Quel bilan de la première journée?
Autre dissonance, le Premier ministre indien a déclaré que la communauté internationale ne pouvait pas imposer la fin des énergies fossiles. Mais si l'on fait le bilan de cette première journée, il s'avère plutôt positif, selon certains observateurs.
La 21ème conférence sur le climat serait-elle la bonne? C'est ce que tentent de décrypter les membres de "Place to be", une association écologiste qui organise tous les soirs des débriefs de la journée, des débats avec personnalités politiques et artistes. RMC y a participé, lundi soir. Et selon les participants, le bilan de cette première journée se révèle plutôt positif.
"Obama dit 'on va y aller'"
Camille a 27 ans, et il suit toute la conférence au Bourget. Pour l'instant, il ne retient qu'une chose des discours:
"Obama qui dit 'on va y aller'", dit-il spontanément au micro de RMC. Mais aussi, poursuit-il, "des petits Etats qui sont d’accord pour dire ‘peut-être que c’est le moment de dire qu’il faut arrêter de brûler des énergies fossiles".
"Un signal assez fort"
Le soir, associations, journalistes et ONG se retrouvent pour débriefer. Anne-Sophie Novel, elle, est plutôt optimiste.
"Pour moi, la nouveauté, c’est véritablement d’avoir les chefs d’Etat au début d’une négociation", se félicite-t-elle. "Généralement, on laisse les négociations à des techniciens, à des personnes qui parlent un jargon impossible à comprendre. Et puis les chefs d’Etat arrivent à la fin, et on se dit que là, maintenant, c’est quand même un signal assez fort".
"J'attends de voir"
Flora, de son côté, ne croit pas vraiment aux discours. Elle a hâte que les négociations commencent.
"J’attends aussi de voir ce qu’il se passera à la fin des négociations, quel sera l’accord, sur quoi précisément chacun va s’engager. Et les effets d’annonce, je m’en méfie un peu".
Après le défilé des chefs d'Etats, c’est au tour des experts de débattre. Et il ne reste que dix jours pour trouver un accord.