Défilé de politiques au Salon de l'agriculture: "On sait très bien qu'ils viennent pour leur image de marque"

Les politiques défilent au salon de l'agriculture - AFP
Le défilé des politiques a commencé au Salon de l'agriculture. Après le passage mouvementé de François Hollande ce week-end, c'est Manuel Valls et Stéphane Le Foll qui arpenteront ce lundi matin les allées du salon. A droite, le défilé commence à peine car presque tous les prétendants, déclarés ou non, à la primaire pour 2017 ont prévu de s'y rendre. Ce dimanche, c'est Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate non-déclarée, qui a ouvert le bal. Elle a arpenté les allées pendant 6 heures à la rencontre d'agriculteurs qui ne sont pas naïfs quant à l'objectif de cette visite.
"Si on ne soutient pas le monde agricole…"
"Cela me fait 'chèvrement' rire, plaisante Mickaël Blanchard éleveur en Vendée. On n'est pas trop dupes, on sait très bien que si les politiques viennent c'est pour leur image de marque. Là, ce sont bientôt les primaires à droite…" Et d'adresser un message: "Je n'envie pas les politiques. Ils sont, comme nous, 24h/24 en train de travailler. Mais, nous, nous sommes seuls dans nos fermes et il y a des moments où on a envie de baisser les bras. Or, si on ne soutient pas le milieu agricole, dans trois ans il n'y a plus de Salon de l'agriculture".
Un Salon de l'agriculture pourtant terrain favori des politiques en campagne même si Nathalie Kosciusko-Morizet, députée Les Républicains de l'Essonne, s'en défend. "Je viens ici tous les ans depuis vingt ans et j'y viens toujours très tôt parce que je sais qu'à la fin tout le monde est fatigués, assure-t-elle à RMC. Ceci dit, oui, tous les politiques sont là. Bien sûr qu'il y a une dimension politique. Mais, honnêtement, pour moi, il n'y a pas que ça. Il y a avant tout une dimension de plaisir".
"On n'est pas dupes"
Cette année, la FNSEA, principal syndicat d'exploitants agricoles, a décidé de mettre les politiques face à leurs responsabilités en leur envoyant un questionnaire sur l'agriculture. "On n'est pas dupes du tout. On sait que, pour beaucoup, c'est une façon de se montrer, surtout les veilles de grandes échéances. L'année dernière, c'étaient les régionales et cette année c'est en vue des primaires", déclare Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA.
"N'empêche que l'on passe quinze-vingt minutes en tête-à- tête avec un élu, sans concession, à dire où on est d'accord et où on ne l'est pas, concède-t-elle tout de même. C'est sur du concret qu'il faut qu'ils s'engagent. S'ils veulent aller aux manettes et prendre le pouvoir, nous avons besoin de savoir sur quelles bases ils vont essayer de se faire élire".
A noter que cette semaine, à droite, le défilé des politiques va être particulièrement chargé. Outre Bruno Le Maire qui vient passer trois jours à parti de ce lundi, on retrouvera Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Nadine Morano, Hervé Mariton ou encore Jean-François Copé.