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Est-ce dangereux de démocratiser le permis de chasse?

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La promesse du président Macron de baisser le prix du permis de chasse national a été tenue et les demandes sont en hausses ce qui ne veut pas forcément dire qu'il y a plus de chasseurs.

Le président de la fédération nationale de la chasse rencontre cet après-midi la ministre de l’Ecologie. Ils discuteront notamment de la création de l’Office français de la biodiversité. Alors que les demandes de permis de chasse explosent, cette année, il passe de 400 à 200 euros.

C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, promesse tenue, mais promesse qui engendre des craintes. Les défenseurs des animaux s’inquiètent du très grand nombre de chasseurs qui auront un permis national en cette rentrée.

Pour l’instant ils sont près de 300.000 cela représente environ un chasseur sur deux. L’an dernier un chasseur sur dix avait un permis national, les neuf autres en possédaient un départemental.

"Etonnant que la réponse du gouvernement à la baisse de la biodiversité soit de baisser le prix du permis de chasse"

Madline Reynaud est directrice de l’association pour la protection des animaux sauvages elle est opposée à cette démocratisation du permis de chasse.

"Ce n'est pas du tout une bonne nouvelle. Etonnant que la réponse du gouvernement à la baisse de la biodiversité soit de baisser le prix du permis de chasse. Inquiétant quand on sait dans les conditions dans lesquelles la chasse est pratiquée en France. On chasse des espèces en mauvais état de conservation ou avec des méthodes cruelles. Il faut agir et préserver la biodiversité."

La France n’est pas une très bonne élève en matière de chasse. L’Europe l’a avertie récemment sur ses méthodes illégales dans la chasse des oiseaux. Pour Bruxelles, la France autorise la chasse à glu et au filet, deux moyens qui ne sont pas conformes à ses exigences.

"Ca ouvre des horizons nouveaux incontestablement bénéfiques pour le monde de la chasse"

Il faut toutefois nuancer ce que dit Madline Reynaud. Même s’il y a plus de demandes pour un permis national, cela ne veut pas dire qu’il y a plus de chasseurs. Au contraire. C'est ce qu'explique Guy Harlé-d’Ofove est président de la Fédération de la Chasse de l’Oise.

"C'est une excellente nouvelle. Plus de liberté, plus de choix. Ca permettra de chasser dans tous les départements. Ca permet de dynamiser un peu plus notre passion et de freiner un peu l'érosion des permis de chasser. Ca ouvre des horizons nouveaux incontestablement bénéfiques pour le monde de la chasse."

Le nombre d’autorisations délivrées restera le même cette année que l’an dernier, 600.000. Même si la division du prix du permis national par deux peut jouer en faveur de l’attractivité de ce loisir donc.

Cette mesure peut présenter un risque, les revenus de la fédération française de la chasse vont baisser, et les paysans risquent d’être moins bien indemnisés. Car ceux dont les terres ont subi des dégâts à cause de gibiers, comme les sangliers, reçoivent une aide des chasseurs qui représente chaque année entre 50 et 60 millions d’euros.

Lucas Scaltritti (avec J.A.)