Faut-il instaurer des dimanches sans chasse?
C’est clairement la réponse du berger à la bergère.
Début avril, la fédération nationale de la chasse se réjouissait du cadeau accordé par Emmanuel Macron aux chasseurs: un permis de chasse national bradé, 50% de moins. De 400 euros, il passera à 200 euros lors de la prochaine loi de finances à l’automne 2018.
Hors de question de laisser faire pour la vingtaine de personnalités politiques et civiles, signataires d’une tribune sur le site du journal Libération. Elles réclament un encadrement de la chasse pour assurer la sécurité des promeneurs et améliorer la biodiversité. Ils se disent "consternés que de voir que la fédération nationale des chasseurs ait ses entrées à l’Elysée alors que les principales associations animalistes y sont ignorées".
"Chaque jour est un jour de chasse. Notre demande est très modeste: qu'un jour par semaine, on puisse se promener en toute sécurité" explique l’ancienne députée écologiste Laurence Abeille, qui fait partie des signataires. "L'idée, c'est qu'il y ait un partage du temps. D'ailleurs, il y a beaucoup d'associations de randonneurs, d'offices de tourisme, de cueilleurs de champignons, de naturalistes qui sont complètement d'accords avec cette proposition d'un dimanche sans chasse".
"Le Machiavel de la ruralité"
Les signataires appellent clairement à abandonner les pratiques cruelles, abolir la chasse à courre, interdire les piégeages, développer des zones de tranquillité. Et ils s’en prennent directement à Thierry Coste, le porte-parole de la fédération nationale de la chasse, dont ils rappellent qu’il aime à s’appeler le "Machiavel de la ruralité", l’homme qui a fait dire à Emmanuel Macron qu’il serait "le Président qui développera la chasse". Ce dernier leur répond sur RMC. Et assume.
"Ils ne veulent pas parler du dimanche sans chasse: Ils rêvent de l'interdiction pure et simple de la chasse! Alors qu'évidemment, c'est une activité populaire, le troisième loisir des Français. On chasse plutôt le samedi et le dimanche parce que les gens travaillent la semaine. On vient de signer une convention avec la fédération française de randonnée pédestre car tout est affaire d'information et d'intelligence collective".
En France, on compte 1 million de chasseurs réguliers, 80.000 fédérations. Et depuis 2000, 350 morts par accident de chasse dont 10 à 20% de non-chasseurs selon les signataires de cette tribune.