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Femme enceinte tuée par des chiens: la chasse à courre au coeur d'une polémique

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Le corps d'Elisa, 29 ans, a été découvert samedi dans la forêt de Retz, où elle était elle-même partie promener son chien, et où se tenait au même moment une chasse à courre.

A-t-elle été dévorée par la meute? Beaucoup de questions restent en suspens depuis samedi et la découvert du corps sans vie d'Elisa, dans une forêt de l'Aisne.

Enceinte de six mois, la jeune femme de 29 ans a été victime d'une attaque de chiens: le décès a "pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu'à la tête", a indiqué le procureur de Soissons, Frédéric Trinh, dans un communiqué.

La jeune femme était partie promener son chien dans la forêt de Retz: une chasse à courre s'y tenait au même moment, a annoncé mardi le parquet de Soissons. 

La victime, enceinte, originaire du Béarn, avait appelé son concubin pour, selon celui-ci, "lui signaler la présence de chiens menaçants" alors qu'elle "était partie promener son chien", selon le parquet. C'est lui qui a ensuite découvert le corps de sa compagne, samedi après-midi.

Brigitte Bardot, présidente de la Fondation Brigitte Bardot, s'est déclarée "bouleversée et profondément scandalisée" et demande, dans une lettre ouverte à la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, de suspendre "immédiatement toute autorisation de chasse à courre pour cette saison".

La Société de Venerie a souligné, dans un communiqué publié dans la soirée, que "rien ne démontre l'implication des chiens de chasse dans le décès de cette femme". Selon elle, les meutes de chasse à courre comptent en France plus de 30.000 chiens, répartis dans 390 équipages. "Ces chiens sont dressés pour chasser un animal particulier et obéir en toute circonstance à l'homme", indique-t-elle. 

"Des prélèvements ont été effectués sur 93 chiens, ceux appartenant à la victime", qui en possédait cinq au total, ainsi que d'autres "ayant participé à une chasse à courre (...) organisée à proximité", selon le parquet. Il s'agit "notamment (...) d'identifier le ou les chiens mordeurs", poursuit le parquet, précisant que les morsures sont à la fois "ante mortem" et "post mortem". 

L'enquête ouverte pour "homicide involontaire par agression de chien" a été confiée à la Section de Recherche de la Gendarmerie d’Amiens.

Quentin Vinet