"J'ai entendu un énorme boum": le choc des habitants après le séisme dans les Deux-Sèvres

Maisons fragilisées, fissurées… dès les premières secousses ressenties dans les Deux-Sèvres, les pompiers constatent les dégâts et évacuent les habitants en les laissant récupérer quelques affaires, tout en donnant les consignes principales de sécurité: en cas de réplique, de "coup de sifflet très fort", il faut sortir immédiatement de la maison.
À Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), à côté de l'épicentre du séisme, Dimitri préparait le service du soir dans son restaurant lorsqu'il a ressenti les premières secousses:
"J'ai entendu un énorme boum: je pensais que c'était une explosion. Tout a commencé à trembler. Je pensais que le plafond allait tomber sur nous. Dans la rue, tous les gens faisaient comme nous. Ils ont tous couru dans la rue, ils se sont tous allongés par terre."
À une vingtaine de kilomètres de là, à Niort, Mathieu a lui aussi ressenti le séisme: "Je n'ai pas réellement eu le temps d'avoir des sentiments de peur. C'est plus la sensation de voir sa maison trembler que d'être dans l'incapacité de faire quoi que ce soit."
"J'ai tenu les murs"
Plus au nord, à Fontenay-le-Comte (Vendée), où le séisme a été bien ressenti, Loïc raconte avoir "tenu les murs" de sa maison, par réflexe, alors que d'autres habitants sont sortis dans la rue: "On a fait comme on a pu", explique-t-il.
Loïc a aussi été réveillé par la réplique qui s'est déroulée sous les coups de 4h20 du matin, dans la nuit de samedi à dimanche: "On a senti un bruit arriver par la droite, passer sous la maison et se diriger vers la gauche. C'est un sentiment assez indescriptible."
"Tout le monde est sorti du lit et tout le monde s'est mis dehors", raconte-t-il.
De sérieux dégâts matériels
Les secousses n'ont duré que quelques secondes, mais ont provoqué de sérieux dégâts a annoncé la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée.
"Nous avons constaté la chute d'une partie du toit d'une habitation, des lézardes dans les murs de certaines habitations et puis certainement beaucoup de dégâts matériels à l'intérieur des habitations", détaille-t-elle.
Selon Jérôme Van Der Woerd, chargé de recherche au CNRS, les séismes aussi puissants dans cette zone sont rares, mais pas exceptionnels, car "un séisme de cette taille, en France, c'est à peu près tous les dix ans. Mais la magnitude 5 dans la région, on n'en connaît pas."
"Ceci dit, on est dans une région sismique où on sait qu'il y a des accidents tectoniques qui ont tendance à produire des séismes et des séismes de cette taille."
Les sismologues appellent les témoins à se manifester pour déterminer les circonstances de ce tremblement de terre.