La centrale nucléaire de Fessenheim vit ses dernières heures

Clap de fin historique après 43 ans de service: dans la nuit de lundi à mardi, la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim va définitivement cesser de fonctionner avant d'être démantelée. Une victoire pour les antinucléaires mais un crève-coeur pour les salariés et les habitants. Seuls soixante salariés EDF resteront pour conduire son démantèlement vers 2024. Fin 2017, ils étaient encore 750 ainsi que 300 prestataires.
L'opération, similaire à celle qui avait conduit à l'arrêt du premier réacteur le 22 février, doit démarrer lundi à 23h30, avec une baisse progressive de la puissance du second réacteur, selon un porte-parole d'EDF.
Lorsque sa puissance nominale atteindra "8%", mardi à 2h du matin, la centrale sera alors définitivement déconnectée du réseau électrique, a-t-il ajouté. Installée en bordure du Rhin, près de l'Allemagne et de la Suisse, la plus vieille centrale de France cessera pour toujours de produire de l'électricité.
Son démantèlement pourra alors commencer. Promesse de campagne de François Hollande en 2012, cette fermeture avait été repoussée à maintes reprises, avant d'être actée en avril 2017.
Il s'annonce long: 15 ans sont prévus pour démonter les deux réacteurs, à commencer par l'évacuation du combustible hautement radioactif qui, selon le calendrier prévu, s'achèvera en 2023. Le démantèlement proprement dit, inédit en France à cette échelle, devrait débuter à l'horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu'en 2040.