Maltraitances animales dans un abattoir: "Lorsqu'on est à 'la tuerie', on devient des machines"

La vidéo, prise en caméra cachée, avait fait scandale: en 2016, l'association L214 montrait des maltraitances en série dans un abattoir de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées Atlantiques. On pouvait y voir l'intérieur de l'abattoir, où des employés maltraitaient des bovins et des moutons, notamment des agneaux, avant de les abattre.
Devant le Tribunal correctionnel de Pau, ce lundi, six personnes vont devoir s’expliquer: l’ancien et l'actuel directeur ainsi que quatre employés de l'abattoir municipal.
Les trois premiers salariés qui comparaissent pour mauvais traitements infligés à des animaux, mais leur avocat estime qu’ils sont "ni tueurs", "ni tortionnaires". Selon lui, les salariés incriminés étaient devenus des "machines", avec un seul objectif: "le rendement".
"Tout cela se situe dans un cadre professionnel, un cadre industriel, selon Me Antoine Tugas. Un cadre où des cadences sont exigées, où l'homme n'est pas le seul intervenant, avec l'aide de machines. Et bien évidemment, tout cela à une incidence sur leur comportement. L'un d'eux me disait l'autre jour que "lorsqu'on est à la tuerie, là où on abat les animaux, on devient des machines".
Pour les mauvais traitements, les salariés encourent une simple contravention qui ne sera pas supérieure à 750 euros.
Dans le box des prévenus, l’ancien directeur et le nouveau directeur, qui comparaissent pour "tromperie", car l’abattoir n’a pas respecté les normes d’abattage pour des viandes Bio et Label rouge, notamment. Pour cela, ils risquent 2 ans de prison et 300.000 euros d’amende.
Enfin, tous les prévenus, ainsi qu’un quatrième salarié devront s’expliquer sur des absences d’étourdissements préalables ou des saignées tardives.