Agriculture: "Après les inondations on a des résultats qu'on n'a jamais eu depuis l'après-guerre"

Les agriculteurs redoutent une catastrophe plus d'un mois après les inondations. Alors que les moissons ont commencé, Xavier Beulin président de la FNSEA prévoit de mauvais résultats cette année.

Deux mois après les impressionnantes inondations qui ont touché notamment l'Ile-de-France, les moissons ont commencé. Mais déjà, la saison s'annonce mauvaise explique sur RMC Xavier Beulin, président de la FNSEA.

"Les premiers résultats tombent, les moissons ont débuté il y a deux semaines à peu près et dans la plupart des régions qui ont été impactées, c'est-à-dire du nord de la Loire pratiquement jusqu'aux Hauts-de-France, on a des résultats qu'on n'a jamais connu depuis l'après-guerre", assure-t-il. 

Dans la région Centre-Val-de-Loire, "on prédit un demi chiffre d'affaires par rapport à une année normale", ajoute le patron du premier syndicat agricole.

"C'est grave pour l'économie nationale, c'est grave pour les agriculteurs et pour toute la filière qui n'aura pas les volumes à traiter habituellement", poursuit Xavier Beulin.

Cette année, la situation financière des agriculteurs céréaliers sera donc particulièrement difficile anticipe l'organisation agricole qui réfléchit à mettre en place "un plan massif" de refinancement de l'agriculture en plus des contributions de l'Etat.

Des "maladies" développées sur les cultures

La destruction des cultures n'est pas la seule conséquence des conditions climatiques de ces derniers mois affirme également le président de la FNSEA. 

"On a eu beaucoup de pluie entre mai et juin, une luminosité quasiment absente et c'est ça qui a complètement dégradé les cultures, avec beaucoup de maladies. On est un peu vulnérables à un moment où on discute beaucoup des moyens de lutte et de protection de plantes à travers la loi biodiversité", estime Xavier Beulin. 

L'organisation agricole s'est en effet opposée à l'interdiction, notamment des néonicotinoïdes, des pesticides utilisés pour lutter contre certaines maladies sur les cultures mais également considérés comme des neurotoxiques nocifs pour les abeilles. Ces pesticides seront interdits à partir de 2018. Pour Xavier Beulin, les agriculteurs "ne s'amusent pas à épandre des produits sur leurs cultures" et estime que cette interdiction "pénalisera" la France. Le texte de loi sur la biodiversité a toutefois prévu des dérogations jusqu'en 2020.

C. B