"Ça fait trois mois qu'on a les pieds dans l'eau": la ville de Saintes de nouveau inondée

Quelque 1.000 foyers étaient toujours privés d'électricité ce mardi matin à Saintes, en Charente-Maritime. Le département est en vigilance orange pour crues. Les habitants n'en peuvent plus, avec cette troisième inondation en seulement quelques mois.

La ville de Saintes, en Charente-Maritime, est inondée pour la troisième fois en quelques mois. Après les précipitations importantes de ces dernières semaines, et plus particulièrement du week-end dernier, la Charente continue de monter.

Le pic de la crue est attendu ce vendredi. Cette crue vient de dépasser celle du 13 novembre dernier (5,42 m), mais pas celle du 17 décembre (6,08 m). L'électricité a même été coupée ce lundi soir, plongeant 1.000 foyers dans le noir.

L'eau monte et s'infiltre, partout, dans les rues. C'est sur des planches de bois surélevées sur des parpaings que Patrick doit traverser.

“On va être obligé de se transformer en sirène parce que ça fait trois mois qu’on a les pieds dans l’eau”, indique-t-il.

Ce sourire crispé, d'autres habitants n'ont même plus la force de l'avoir. “C’est un peu la déprime, quand même... Il ne nous reste qu’une dizaine de centimètres avant que ça n’atteigne la porte”, indique Brigitte.

"Si on partait, on irait où?"

Les yeux inquiets, elle scrute le niveau de l'eau, depuis le balconnet de sa maison toujours en travaux à cause des inondations précédentes. Tout pourrait être à refaire.

“Tout l’électroménager est neuf. On sait que c’est très difficile de se reloger. Donc si on partait, on irait où? Donc aujourd’hui, on se dit plutôt qu’on reste dans nos maisons, mais qu’il faut nous aider en équipant nos maisons, en mettant des matériaux qui résistent à l’eau”, pointe-t-elle.

Dehors, au milieu des équipes de la commune qui s'activent, il y a le maire Bruno Drapron. Il réfléchit à des solutions pour l'avenir.

“Il le faut. Réparation des rues, de plein de choses... À chaque fois, on frise le million d’euros. Ces crues sont récurrentes, le dérèglement climatique est là. La fatalité, c’est de ne rien faire. Nous, notre credo depuis le début, c’est d’anticiper pour ne pas subir”, explique-t-il. Selon lui, 200 maisons pourraient être, cette fois, inondées.

Maryline Ottmann avec Guillaume Descours