Climat: "La différence entre une hausse de 1,5°C ou 2°C, c'est la mort de la quasi-totalité des coraux"
La planète plus que jamais en danger. Les sombres prédictions du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ne présagent rien de bon pour la planète. Dans son rapport scientifique historique publié dans la nuit de dimanche à lundi le GIEC tire la sonnette d'alarme. Une action urgente est nécessaire pour contenir le réchauffement planétaire à 1,5°C d'ici la fin du siècle.
Si on n'agit pas de manière drastique immédiatement, les températures mondiales pourraient augmenter de 2 degrés de plus en 2075 selon les projections les plus optimistes du rapport.
"Il y a une apathie extraordinaire!"
Laurence Tubiana, directrice générale de la Fondation européenne pour le climat est alarmée par cet énième rapport, et tente de décrypter pourquoi les choses n'avancent pas dans le bon sens malgré tous les signaux d'alarme tirés depuis des années.
"C'est un vrai mystère, les scientifiques nous préviennent à chaque fois. Et en même temps il y a une apathie extraordinaire. Des théoriciens de la psychologie expliquent ça. Ca paraît très loin, alors qu'on a eu un été 2018 particulièrement illustratif partout dans le monde. Et au fond on a peut-être un problème d'attention, les gens font attention aux menaces du quotidiens mais pas à cette menace qui vient d'arriver."
La multiplication des événements extrêmes menace, et la différence entre 1,5°C et 2°C n'est pas si infime que l'on peut le croire selon Laurence Tubiana.
"Ce qui est frappant c'est l'apathie vis à vis de cette urgence. La prise de conscience est bien plus grande, l'action a commencé. Mais il faut accélérer, c'est maintenant, pas dans 20 ans. Les émissions carbone continuent d'augmenter. 1,5° c'est déjà beaucoup de catastrophes qui vont nous arriver. Entre 1,5°C et 2°C ça fait une grosse différence. C'est la totalité des coraux qui disparaissent si on a deux degrés d'augmentation."