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Faites-vous confiance aux alertes de Météo France? Ça fait débat sur RMC

Dimanche, le département de l’Aude était placé en vigilance orange, comme 3 autres départements, pour un risque d’orages violents. Mais ce n’est qu’à 6h du matin lundi que l’alerte est passée au rouge. Certains habitants ne comprennent pas pourquoi le risque n’a pas été mieux évalué.

Pour certains habitants de l'Aude, c'est l'incompréhension. L'alerte rouge a été lancée à 6 heures du matin, bien trop tard pour les habitants qui étaient déjà les pieds dans l'eau.

C’est le cas de Yassine. Il habite Trèbes. Certains de ses voisins sont morts. Lui a tout perdu. Lundi, il a interpellé le maire de sa commune Eric Ménassi lors de la visite du Premier ministre: "Moi j'ai perdu des animaux, mais il y a des gens qui sont morts… On savait qu'il y avait de l'eau qui venait de la Méditerranée, il y avait peut-être un moment où il fallait se dire que c'était dangereux. Personne ne peut surveiller l'Aude et envoyer des camions de pompiers à 2h du matin pour faire une évacuation".

"La tragédie que nous avons vécue était imprévisible et insurmontable. Les fortes pluies sont arrivées aux alentours de deux heures du matin et elles sont arrivées d'une manière extrêmement soudaine. Aujourd'hui il y a des familles endeuillées. Notre responsabilité, c'est de vous accompagner du mieux possible", lui a répondu le maire.

Des efforts à faire en matière d'alerte

Un peu plus tôt, Edouard Philippe a reconnu que l’ampleur du phénomène était imprévisible. Pourtant, un ingénieur de Météo France était d’astreinte au ministère de l’Intérieur toute la nuit comme le veut le protocole des vigilances. Ce n’est que vers 5h du matin que la situation autour de Carcassonne s’est précisée. Voilà pourquoi le département n’est passé en rouge que dans le bulletin Météo France de 6h, alors que les cours d’eau étaient déjà en crue depuis le milieu de la nuit.

Il y a donc encore des efforts à faire en terme de prévisions, ne serait-ce que pour alerter la population, reconnaît Philippe Drobinski, directeur de recherche au CNRS: "On peut tout à fait les prévoir et celui-là on savait qu'il allait arriver puisqu'on était en vigilance orange. Ce qui est certain c'est que ce sont des phénomènes météorologiques extrêmement violents, il y a tout un travail à faire de savoir comment répondre à ces événements, comment anticiper, mettre à l'abri les citoyens".

Lundi, le gouvernement a annoncé un investissement de 140 millions d’euros dans un supercalculateur destiné à Météo France. Une machine 4 fois plus puissante que ce qui existe déjà et capable de prévoir de manière beaucoup plus précise la localisation des phénomènes météo.

Matthieu Rouault (avec P.B.)