Intempéries: à Mandelieu-la-Napoule, "la vague est arrivée comme un raz-de-marée"

A Mandelieu-la-Napoule, un spectacle de désolation - BORIS HORVAT / AFP
Après le déluge, la désolation. La Côte d'Azur s'est réveillée dimanche matin devant un spectacle d'apocalypse: voitures retournées les unes sur les autres, arbres en travers des rues, chaussées éventrées ... le tout recouvert de boue. Ces intempéries exceptionnelles ont également été meurtrières. Dix-sept personnes sont mortes et quatre sont toujours portées disparues. Dans la commune de Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes, une lame d'eau a pris au piège les habitants de plusieurs résidences, descendus dans les parkings souterrains mettre leurs voitures à l'abri.
"En dix minutes, l'eau est montée d'1,50 mètre"
Plus précisément, quatre personnes ont été retrouvées mortes dans la résidence du Lavandin et trois dans celle du Cap-Vert. L'eau est montée en dix minutes après le débordement du Riou, le cours d’eau qui se trouve à proximité de ces résidences. "Quand j'ai vu qu'il y avait déjà 30-40 centimètres, je me suis dit que ce n'était plus la peine d'aller essayer de sortir ma voiture", témoigne Eric, habitant de la résidence Cap-Vert et qui a lui aussi tenté de sortir sa voiture de son garage sous-terrain.
"Mais certaines personnes âgées avaient l'obsession de sauver leur voiture à tout prix. Le malheur, c'est qu'en dix minutes, l'eau est montée d'1,50 mètre", poursuit-il. Ce sont effectivement deux vagues de boue qui ont déferlé à une heure d'intervalle sur les résidences qui bordent le Riou. Et c'est ce qui a surpris les victimes, selon Roland, habitant du Lavandin: "Quand ils ont vu cette vague qui arrivait vite, ils ont essayé des sauver les voitures. Mais la vague est arrivée comme un raz-de marée… Et c'est là qu'ils se sont fait piéger".
"C'est affreux"
Parmi les victimes, il y a une sexagénaire qui avait réussi à sortir son véhicule mais qui est retournée aider une amie plus âgée qu'elle. Yvette connaissait très bien ces deux personnes: "Ça fait peur, ça fait mal… C'est affreux... Affreux… On ne s'imagine pas mais ça n'arrive pas qu'aux autres". Ce dimanche, certains habitants s'interrogeaient sur ces vagues de boue et s'étonnaient que les travaux n'aient pas pu empêcher le drame.
"Des travaux d'urgence, on en a fait beaucoup. Heureusement… Ce n'est pas suffisant, la preuve. Mais si nous n'avions pas fait tous ces travaux, qu'elle aurait été l'ampleur de la catastrophe? Peut-être plus importante", indique Henri Leroy, maire (LR) de Mandelieu-la-Napoule. Et de conclure; "Il reste des travaux à faire ils sont programmés". En effet, des travaux de protection contre les crues d'un montant d'environ quatre millions d'euros devraient être réalisés d'ici trois ans.