Rapport alarmant sur le climat: "On a passé le cap d'un degré de réchauffement"

Pour Anne Bringault, des pays insulaires sont directement menacés sur les températures continuent à augmenter. - -
2015 a été la pire année de l'histoire moderne en termes d'aggravation du climat. Le rapport sur l'état du climat auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier fait en effet un sombre tableau de l'état de la planète.
Un constat qui n'est "pas une surprise" pour Anne Bringault, chargée de la coordination pour les ONG des activités sur la transition énergétique et membre du réseau Action climat, mais qui est alarmant. "Pour la première fois on passe un cap, on est au-delà du degré. On a passé 1 degré de réchauffement des températures globales depuis l'ère préindustrielle", explique-t-elle. Fin décembre, l'accord de Paris conclut dans le cadre de la COP21 prévoyait de maintenir sous 1,5° l'augmentation des températures.
"On n'est plus très loin, constate Anne Bringault. Et si on passe ce cap, ce sont des Etats insulaires, des îles qui vont être submergées par la hausse du niveau des mers et des populations entières qui vont devoir se déplacer."
"Réduire le transport routier, réduire le transport aérien"
Derrière ces phénomènes inquiétants, un principal responsable: les émissions de gaz à effet de serre, qui ont atteint des niveaux record en 2015. Pour Anne Bringault, il faut agir sur ces émissions, liées à l'utilisation d'énergies fossiles dans le cadre des activités humaines. Elle plaide notamment pour que soit mis en place une taxe sur ces énergies.
"Ce que disent les scientifiques, c'est que pour éviter une catastrophe, il faut laisser 80% des énergies fossiles, pétrole, charbon, gaz dans le sol. Comment résister à la tentation d'aller chercher ces ressources? Il faut leur donner un prix, donner un prix au carbone qui incitera à aller plutôt vers les énergies renouvelables", indique-t-elle.
Malgré tout, Anne Bringault estime qu'il existe en France "une bonne prise de conscience" sur le sujet. "Les dirigeants et la population ont compris qu'il y avait un problème majeur pour l'humanité. Mais sur les solutions on bloque encore un petit peu. Le secteur qui est le plus responsable du changement climatique en France, c'est les transports. Il faut réduire le transport routier, réduire le transport aérien", réclame-t-elle.
Toutefois, elle regrette un manque de cohérence de certaines actions du gouvernement. "C'est l'affaire de tous et du gouvernement qui vient de relancer un plan autoroutier, qui est pour un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Il y a une divergence entre ce qui est dit dans les discours internationaux et ce qui est fait", déplore Anne Bringault qui plaide pour "une cohérence dans les politiques".