Sécheresse: moins de maïs, plus de tournesols, des agriculteurs forcés à changer leurs cultures

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Le monde agricole tire la sonnette d’alarme. Les orages n'ont que très peu contribué à renflouer les nappes phréatiques, et la sécheresse s’étend et continue de faire des ravages dans les cultures. 160 arrêtés de restriction d'eau sont en vigueur dans 78 départements.
Le gouvernement a même annoncé lundi qu’il portait désormais sa dérogation à 60 départements pour que les agriculteurs puissent utiliser leurs champs en jachère et en faire du fourrage.
L’eau continue de manquer cruellement, a tel point que de plus en plus d’agriculteurs ont décidé de s’adapter. A Montgras, en Haute-Garonne, Stéphane Pons est céréalier satisfait, ses 92 hectares de tournesols se portent bien malgré la sécheresse exceptionnelle qui sévit dans la région.
"L’irrigation, ça me coûtait beaucoup trop cher. Quasiment 15.000 euros par an"
Ca fait 4 ans qu’il a choisi de ne plus cultiver de maïs beaucoup trop gourmand en eau, et donc beaucoup plus cher à produire notamment en période de sécheresse.
"L’irrigation, ça me coûtait beaucoup trop cher. Quasiment 15.000 euros par an, plus les frais mécaniques, plus le temps passé... Il fallait faire au minimum 100 quintaux de mais. On était pas sur de pouvoir les faire."
Car le tournesol présente une multitude d’avantages, et pour s’en rendre compte, tout commence à la racine. Car celle des tournesols peut aller récupérer de l’eau plus profond que certaines cultures. Une plante résistante, économe en eau et donc pas trop chère à produire. Un véritable atout face au défi climatique de ces prochaines années.
"Je pense que dans le Sud-Ouest, au niveau climat, s'il continue de se réchauffer comme ça, oui, ce sera une culture peut-être à envisager davantage."
D'autant que Stéphane Pons peut s'y retrouver au niveau porte-monnaie et peut vendre son tournesol dans les alentours de 400 euros la tonne contre 250 euros la tonne de maïs