Nasa, robots chinois et indiens, Elon Musk... Et si l'homme retournait sur la Lune?
Et si, près de 50 ans après, l'homme retournait marcher sur la Lune? Dans un décret signé le 11 décembre 2017, Donald Trump a remis la Lune au cœur de la politique spatiale des Etats-Unis.
Mieux: deux missions robotisées sont prévues cette année par l'Inde, pour la première fois, et la Chine, avec un robot qui doit se promener sur la face cachée de notre satellite, ce que personne n'a jamais fait. Mais alors pourquoi y retourner?
"Mars passe par une étape lunaire"
Si Trump explique ce "retour des humains sur la Lune pour de l'exploration et de l'exploitation à long terme", selon Francis Rocard, astrophysicien et responsable des programmes d’exploration du système solaire au centre national d'études spatiales (CNES), il ne s'agit "que d'une étape pour aller sur Mars". Selon lui, "La lune est un astre qui n'a aucun espoir de trouver la vie, et nous intéresse moins que Mars. Car Mars, c'est la question 'Sommes-nous seuls dans l'univers?' qui se pose" explique-t-il sur RMC.
"Le discours de Trump a surpris beaucoup de monde, y compris la NASA, car si l'Amérique veut aller en orbite lunaire, c'est pour finir sur Mars. Et uniquement pour cela. Il s'agit de développer tous les outils qui serviront plus tard à aller sur Mars et ça passe par certaines étapes. En gros, le discours de Kennedy en 1961 qui consistait à dire 'On va sur la Lune et dans 9 ans on y est', ce n'est plus possible. Il faut des étapes, il faudrait aussi tripler le budget de la NASA. Mars passe donc par une étape lunaire. Les Américains sont déjà en train de fabriquer le futur module qui emmènera des hommes vers l'ISS. C'est prévu pour les années 2023-2024 pour une dizaine d'années. Et ensuite, il y a d'autres étapes, comme envoyer des hommes vers Mars, peut-être même sans s'arrêter, puis en se mettant en orbite, puis vers 2040-2050, on se posera sur Mars".
Elon Musk va-t-il vraiment fabriquer sa "Big Fucking Rocket"?
Francis Rocard est également revenu sur le lancement réussi, en début de mois de février de la fusée Falcon Heavy, de la société d'Elon Musk, SpaceX. Ce dernier avait d'ailleurs annoncé, l’année dernière, avoir conclu un contrat avec deux passagers payants pour les faire orbiter autour de la Lune et les faire revenir sains et saufs sur Terre. Un voyage prévu fin 2018 mais sur lequel SpaceX est depuis resté discret.
"On ne sait pas bien ce qu'il va se passer avec le Falcon Heavy. Mais Elon Musk pense déjà à l'étape suivante: sa "Big Fucking Rocket" qui est une fusée monstrueuse, gigantesque. Mais va-t-il la fabriquer? On attend de voir. Il a déjà eu beaucoup de mal à faire son Falcon Heavy: il l'avait annoncé pour 2011 et il a pris 4-5 ans de retard. Il pensait qu'en mettant trois Falcon côte à côte, c'était simple, il n'y avait plus qu'à tirer, c'est toujours plus compliqué qu'on ne le pense".