"Objectif Terre": 50.000 logements menacés par l'érosion sur le littoral français

"Objectif Terre": 50.000 logements menacés par l'érosion sur le littoral français - RMC
Les côtes françaises sont petit à petit grignotées par l’érosion, conséquence concrète du réchauffement climatique. Selon Elisabeth Borne, jusqu’à 50 000 logements sont menacés d’ici la fin du siècle.
L’érosion est un phénomène naturel, le vent, les vagues ont toujours façonné le littoral. Mais aujourd’hui le phénomène s’accélère, à cause du réchauffement climatique et des activités humaines.
Parmi les zones les plus touchées: le littoral du Languedoc Roussillon, de l’Aquitaine ou encore du Pas-de-Calais... Sur la côte d’Opale, par exemple, la mer a gagné jusqu’à 40m par endroit. Sur certaines plages de Vendée et de Charente-Maritime, il a suffi d’une tempête, Xynthia, pour faire reculer le trait de côte de 20 mètres en seulement quelques jours.
Il faut dire que jusqu’à présent on construisait à tout va sur le littoral, sans se soucier des conséquences. Aujourd'hui c’est terminé. Des "zones noires" vont être créées, où il sera totalement impossible de construire. Ca va concerner tous les terrains menacés par l’érosion à court terme, dans les 30 prochaines années.
Que se passera-t-il pour ceux qui habitent aujourd’hui dans ces zones?
Ils seront priés d’aller vivre ailleurs moyennant une indemnisation... Cela concerne des dizaines de milliers de personnes. Vous imaginez bien la situation: des appartements, des maisons achetés parfois à prix d’or et qui, aujourd’hui, ne valent plus rien. C’est déjà arrivé à Soulac-sur-Mer, les 75 copropriétaires de l’immeuble "Signal" ont dû tout quitter en janvier 2014. Six ans après, ils attendent toujours leur indemnisation. Ils sont devenus les 1ers "expulsés climatiques" de France. Et il y en aura d’autres.
Pour les zones menacées par l’érosion à plus long terme, la ministre Elisabeth Borne a annoncé la création d’un nouveau permis de construire. Ce permis n'autorisera que des constructions temporaires, démontables. Il y aura aussi une obligation de transparence, les risques d’érosion devront être connus des futurs acheteurs ou locataires, comme c’est le cas par exemple aujourd’hui avec les risques d’inondation.