Objectif Terre: la réserve mondiale de semence du Svalbard

En Arctique, un bâtiment enfoui sous les glaces conserve des graines du monde entier. Fait rare, elle a ouvert ses portes cette semaine pour accueillir de nouveaux échantillons.

Nous sommes sur une petite île de l’archipel de Svalbard, en Norvège, bien au-delà du cercle polaire. Deux hautes parois grises sortent au milieu de la glace. C’est la colossale entrée de “l’arche de Noé végétale”. Le lieu est unique au monde.

Le bâtiment construit en 2008 est conçu pour résister à un tremblement de terre, une chute d’avion ou même une attaque nucléaire. À l’intérieur, un couloir de 100 mètres de long s’enfonce dans la montagne et mène à 3 chambres froides: c’est là que des graines du monde entier sont conservées à une température idéale de -18°. 

Le but: qu’en cas de catastrophe climatique, on puisse récupérer les graines et assurer notre survie alimentaire. Cette semaine, 60.000 nouveaux échantillons de plantes se sont ajoutés à la collection.

Parmi eux: du maïs sacré des Indiens Cherokee mais aussi des cultures de base comme le riz ou le blé et des semences de plantes plus classiques comme des primevères ou des orchidées récoltées par le Prince Charles lui même dans les près de sa maison de campagne. Au total, un peu plus d’1 million de variétés sont conservés précieusement.

Cette incroyable réserve mondiale a déjà montré son utilité, notamment pendant le conflit syrien

C’est comme ça que des chercheurs ont pu récupérer des graines qui avaient disparues après la destruction d’une partie de la ville d’Alep. Si l’entrepôt appartient à la Norvège qui assure son entretien, les graines en revanche restent la propriété de l’état qui les a envoyées.

Elles peuvent être récupérées à n’importe quel moment. Elles sont d’ailleurs conservées dans des caisses scellées que seul son propriétaire peut ouvrir, un peu comme un coffre de banque.

Le lieu n’a évidemment pas été choisi au hasard, le but c’était d’enfouir le bâtiment sous le permafrost, un sol censé être gelé en permanence. Mais avec la hausse des températures le permafrost a fondu provoquant en 2016 une infiltration d’eau.

Heureusement aucune graine n’a été endommagée. Depuis d’énormes travaux ont été réalisés pour que le bâtiment résiste aussi au réchauffement climatique.

Géraldine De Mori