Plainte pour mauvais traitements dans un élevage de porcs: Leclerc suspend l’approvisionnement

Savez-vous ce que vous mangez, quand vous achetez des tranches de jambon sous vide? 95% des élevages de cochons en France pratiquent l’agriculture intensive. La marque Repère de Leclerc est la référence la plus vendue, en volume. Et les conditions de certaines exploitations qui la fournissent interrogent.
Des images ont été tournées cet été par l’association L214, dans un élevage standard en Bretagne, à Saint-Carreuc (Côtes d'Armor), qui fournit Leclerc. RMC les diffuse ce jeudi matin. On y voit pêle-mêle des cadavres de porcelets au milieu des vivants, certains depuis si longtemps qu’ils sont en décomposition. Des truies qui mettent bas et écrasent accidentellement leurs petits, car enfermées dans des cages trop étroites. Des animaux jetés à la poubelle alors qu’ils ne sont pas encore morts. Des cochons frappés à coup de barre de fer. Des porcs à qui on a volontairement coupé la queue alors que c’est interdit.
L’association L214 a porté plainte ce mercredi 11 septembre contre le groupe Leclerc pour mauvais traitements. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Saint-Brieuc. Leclerc, que RMC a contacté, a immédiatement mis fin à l’approvisionnement chez le fournisseur incriminé, le temps de l’enquête, "afin d’identifier les éventuelles pratiques abusives".
"Si les faits sont avérés, ils sont absolument inadmissibles, indique la direction de Kermené, filiale de Leclerc. Nous souhaitons rappeler que nous plaçons le bien-être animal au cœur de nos préoccupations, et condamnons fermement toute pratique ne respectant pas les animaux. Dans l’hypothèse où l’enquête confirmerait la maltraitance, nous appliquerions des sanctions immédiates, pouvant aller jusqu’à la rupture des contrats."
Comment savoir vraiment ce qu’on mange?
Une question se pose alors: quand on est consommateur, comment fait-on pour éviter ça? Il faut d'abord privilégier les Label Rouge ou Label Agriculture Biologique. Ça coûte plus cher, donc on en mange moins. Mais à ce jour, en France, ce sont les seuls qui garantissent que les porcs puissent voir la lumière du jour de temps à autre. Et les truies sont élevées en groupe, pas dans des cages individuelles. C’est le mieux que l’on puisse trouver aujourd’hui en supermarché.
Il faudrait aussi inciter les distributeurs comme Leclerc à ratifier le Pig Minimum Standards, une liste de bonnes pratiques pour réduire la souffrance animale, réclamée par les associations comme L214. Il est également possible de signer la pétition mise en ligne par L214 ce jeudi.
Pour alerter sur un sujet qui vous concerne: canousconcerne@rmc.fr