Pollution: Jusqu’à neuf mois d'espérance de vie perdue, la pollution touche aussi les campagnes
Entre 2007 et 2008, la direction de la santé publique a dressé la carte de la pollution atmosphérique dans toute la France en mesurant les taux de particules fines taille 2.5 et leurs effets sur la santé. Les résultats de cette enquête ont été rendus publics ce mardi et il en ressort, qu'en France, un habitant de 30 ans d’une ville de 100.000 habitants perd, en moyenne, 15 mois d’espérance de vie à cause de cette pollution et jusqu'à deux ans de moins dans les villes les plus polluées.
Mais, comme le montre cette enquête, la pollution n'affecte pas seulement les grandes villes. Dans les zones urbaines entre 2.000 et 100.000 habitants, la perte d’espérance de vie est de 10 mois en moyenne à 30 ans. Dans les zones rurales, toujours à 30 ans, ce sont en moyenne neuf mois d'espérance de vie qui sont estimés perdus. Dans la commune de Chevreuse, en plein milieu du parc régional du même nom, les habitants, comme a pu le constater RMC, sont plutôt surpris par ces résultats.
"Je suis très étonné par ces chiffres"
"On a acheté ici pour le cadre verdoyant. C'était un critère primordial pour s'installer. Il ne fallait pas trop de circulation, beaucoup de verdure et pas de pollution, explique Sébastien qui a emménagé dans la commune il y a quelques années avec sa famille. C'est important pour nous". Alors quand ils prennent connaissance des résultats de l'enquête, la famille a un peu du mal à le croire. "Je suis très étonné par ces chiffres, assure Sébastien. On a quand même l'impression de sentir le bon air plus qu'à Paris où l'on sent la pollution quand on respire".
Pourtant le professeur François Bourdillon, directeur général de l'institut Santé publique France, est catégorique: "Il ne faut pas croire que le milieu rural, puisqu'on est au vert, n'est pas touché. Il y a aussi des industries, des vents, l'élevage qui peuvent produire de la pollution. Il faut en être parfaitement conscient". Un message qui s'adresse notamment aux élus locaux des petites communes qui ont parfois tendance à croire qu'ils ne sont pas concernés par la question de la qualité de l'air.