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Pourquoi le plan loup du gouvernement ne satisfait ni les éleveurs ni les écologistes

Favoriser l'expansion du loup tout en permettant aux éleveurs de faire leur travail. Le "plan nationale d'actions sur le loup" présenté lundi par le gouvernement ne satisfait personne, au grand dam de Pascale Boyer, députée (LREM) des Hautes-Alpes, un département qui compte 150 loups, invitée ce mardi de Bourdin Direct.

Il ne satisfait personne. Le "plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage" qui a été publié lundi par le gouvernement, ne satisfait ni les éleveurs ni les écologistes. Son objectif était pourtant d'"assurer la conservation du canidé et prendre en compte la détresse des éleveurs". Le plan vise à "assurer la viabilité de l'espèce dans l'Hexagone" et donc à atteindre 500 loups sur le territoire d'ici 2023 (contre 360 environ fin 2017). Le plan autorise néanmoins des loups à être "détruits" pour "prévenir des dommages importants aux troupeaux" à condition qu'il n'existe pas d'autres solutions". Le plafond des loups pouvant être "détruits" est fixé à 40 pour 2018.

"Nous ne réclamons pas l'éradication du loup, mais…"

"Le loup est effectivement une espèce protégée, mais dans nos territoires il y a aussi des éleveurs qui sont là pour intervenir sur la biodiversité, qui nous proposent une qualité d'agriculture et de nourriture exceptionnelle", rappelle ce mardi dans Bourdin Direct Pascale Boyer, députée (LREM) des Hautes-Alpes, un département qui compte 150 loups. "Nous défendons les deux parties, nous ne réclamons pas l'éradication du loup, mais nous voulons un équilibre entre la présence du loup et les conditions de travail qui soient acceptables du côté des éleveurs".

"21 millions d'euros par an pour défendre les brebis"

Car si plusieurs dispositifs existent pour protéger les brebis des loups, ces protections sont très coûteuses. "Les éleveurs ont 20% à leur charge pour tous les moyens de protection contre le loup : les 80% restants reviennent à l'État, ce qui représente 21 millions d'euros par an". Le loup est à l’origine de plus de 10.000 attaques de brebis en France en 2016. Et plus de 12.000 l’année dernière. Des attaques dans leur grande majorité indemnisées par l'Etat. "Ça dépend de la brebis et de sa valeur marchande – mâle ou femelle, brebis allaitantes? – ça commence à 100 - 150 euros par brebis". "Il y a 11.000 brebis victimes par an du loup, c'est énorme, sans parler de la détresse psychologique énorme des éleveurs après une attaque". "Personne n'est content, mais il faut un juste équilibre: il faut réserver le loup mais ne pas louper l'agro-pastoralisme", insiste Pascale Boyer.

P. G. avec J-J. Bourdin